CLARTEREAL

Des idées pour une perspective sociétale meilleure ...



Débloquer l'Europe paralysée

En préambule, dans une actualité très chaude, il faut citer ici Nicolas Doze (BFM, Les experts, le 26/05/2014 lendemain des élections européennes). Le débat va tout naturellement vers la nécessité d'une UE plus aboutie politiquement (un des intervenants le dit très clairement)(un de plus). Nicolas Doze répond (il est d'accord mais un peu désespéré) "J'ai entendu ça plus de 1000 fois ... on ne sait pas comment faire".

Face aux grands problèmes de l'Europe, on "tourne en rond". Alors que les experts disent tous les mêmes choses, font les mêmes diagnostics, aucune idée n'émerge pour servir de fil conducteur aux avancées nécessaires. Il y a là un blocage significatif de l'existence de tabous. Il faut oser envisager l'inenvisageable. C'est ainsi que le blocage lié "aux grandes nations de l'UE" monte en avant plan et que d'une part les nécessités de notre époque et d'autre part l'histoire liée à la construction de ces grandes nations amènent à reconsidérer leur pérennité.

Il est clair que les experts n'ont jamais regardé en face "ce qui coïnce" : les parlements et les gouvernements des grandes nations se veulent encore et toujours "souverains". C'est là le "blocage absolu" (les petites nations ont le même problème mais elle ont "déjà la taille et l'unité culturelle" et peuvent aller facilement vers un "statut d'Etat fédéral"). Pour bien voir l'étendue des problèmes créés par les grandes nations, il faut regarder tout particulièrement le rôle joué par la Grande Bretagne dans l'UE, typiquement "uniquement là pour bloquer", en exacerbant tous les particularismes sur lesquels elle peut revendiquer.

Il suffit pourtant de considérer la vivacité de cultures qui ont résisté aux siècles d'annexion et qui demeurent des ferments affirmés de séparatisme.

Au fil de l'histoire, la création de l'UE multinationale et la paralysie qui en est issue mettent en évidence une opportunité exceptionnelle de voir émerger des Etats fédérés issus des grandes nations, avec le double effet de "sauver l'UE" et de voir enfin des sociétés civiles s'épanouir librement dans leur culture fondamentale.

Un point de blocage reste à lever, celui qui concerne "la monnaie", monnaie au coeur de nos grands problèmes sociétaux actuels. La "cohabitation" de la BCE et des "banques centrales nationales" exacerbe dans les classes politiques un faux sentiment d'indépendance totalement illusoire, qui les encourage à enfermer les discours et les actes dans le cadre national, déjà obsolète. Il faut voir comme une issue très heureuse la fin des "sous-banques centrales" et l'avènement d'une BCE devenue "banque de la nation européenne", avec enfin les pleins pouvoirs d'une banque centrale, avec aussi la normalisation de la situation financière de la zone euro, la monnaie européenne devenue monnaie d'une unique nation.

Les notes qui suivent mettent l'accent sur les points les plus saillants concernant la paralysie et le déblocage de l'UE.

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Note préliminaire

Parce qu'ils sont quelque part "la clé", l'ouverture vers "la solution", les thèmes développés ici sont récurrents dans ce blog, et ce qui suit est à envisager comme des compléments ou encore comme une manière différente de les traiter.

Exemplairement et dans un autre contexte, la page "Notre avenir d'européens" (voir menu des sections principales) est, en toute homogénéité avec celle-ci, centrée sur le même objectif et aborde les mêmes sujets.

Il faut voir aussi "Vers la fin des nations féodales" dans la page "Orienter l'histoire en marche", et d'autres commentaires encore dans cette même page.

Bases conflictuelles liées à l'histoire des nations

On se demande là, tellement c'est évident pour tout le monde, pourquoi développer cette idée. Nous sommes très habitués au discours et à tout considérer "dans le contexte national". Là, "les citoyens d'ailleurs" sont difficilement autre chose que des ennemis, au minimum latents. "Le conflit" est "chevillé au concept de nation" et il suffit de considérer le déroulement d'une compétition sportive "binationale" (typiquement un "match de foot") avec tout le dispositif "de sécurité" annexe et les violences toujours latentes ou exprimées.

Le "sentiment national" est trop lié à la sémantique du "conflit", alors que nous cherchons à construire "une paix sociale en dehors des crises".

Alors, il faut revenir à l'histoire telle qu'elle est enseignée dans nos établissement les plus communs. Il faut se remémorer les luttes de pouvoir, les guerres, les annexions, qui ont façonné nos frontières. Il faut bien voir que "la chose perdure de nos jours" et que "la géopolitique internationale" n'est rien d'autre que cela. Dans les "nations loin des conflits", les nôtres, on regarde avec de l'incompréhension les "gesticulations verbales" des dirigeants, les "conflits ouverts" qui leur sont liés, et l'impuissance des organismes internationaux.

Puisque nous sommes à la fois loin des grands conflits ouverts et dans "la nécessité d'avancer nos affaires", nous devons et nous pouvons regarder "l'idée de nation de manière plus constructive", ce qui ouvre beaucoup de degrés de liberté.

La pérennité des cultures

Les "courants autonomistes" existant dans les grandes nations, actuellement beaucoup plus en avant que par le passé, témoignent, de la part de cultures "non nationales", d'une résistance à l'usure tout à fait remarquable et d'une "pérennité culturelle non-liée à un statut culturel national".

Il y a aussi une légitimité très forte, les choses étant ce qu'elle sont, à vouloir pérenniser "une culture nationale". C'est là qu'il faut "ne pas se tromper" et bien voir que c'est justement la perduration au fil des siècles des cultures régionales (voire plus) qui devient le ferment de la mouvance souhaitable, modifiant les frontières, les appellations et les structures étatiques, mais pas du tout condamnant "une culture nationale à disparaître". Si on considère par exemple "la cuture française", elle connaît de plus un rayonnement planétaire qui en garantit la pérennité.

L'observation de la "pérennité historique des cultures" doit tempérer les craintes au sujet des cultures "allemandes" "française" "britanniques" "espagnoles" etc, mais elle peuvent varier dans "leur influence" une fois "les dictatures culturelles nationales" plus clairement identifiées et les cultures régionales encore très vivaces libérées.

Des abandons de souveraineté improbables

Il est illusoire d'envisager des parlements nationaux légiférant dans la perspective de "disparaître". Le buzz sur les problèmes européens est rempli de commentaires sur "les abandons de souveraineté" des nations au profit de l'UE, mais rien n'advient.

Le discours quotidien reste "centré sur le contexte national", principalement dans les médias pour ce qui concerne par exemple les JTs, et les politiques cultivent très soigneusement leur électorat.

La "dominance nationale" est constamment renforcée et l'Europe renvoyée à un niveau secondaire, interdisant la "prise de conscience" d'une réalité qui est déjà à l'opposé. C'est une "absurdité quotidienne" qui continue, pour des motifs "très conservateurs", à nous entretenir dans l'illusion d'une "nation indépendante décidant de tout en toute autonomie".

Les institutions européennes servent (beaucoup en France) de boucs-emissaires sur lesquels retombent les racines de nos difficultés "nationales" majeures.

On ne s'étonnera pas alors de la montée récente des tendances "euro-sceptiques", montée qui a de très fortes racines dans l'idéologie de cette fausse souveraineté. Pire encore, les analystes qui ont commenté cette tendance, journalistes de télévision et invités du monde politique, n'ont pas vu la responsabilité directe qui les concerne, liée à la nature et au contenu de leurs discours.

Tout ce petit monde "tourne en rond" dans une contemplation réciproque, occupant le devant de la scène, et on voit mal qui ou quoi peut là faire émerger les solutions que tout le monde attend (stupidité topissime : y compris les acteurs de premier plan de ce très triste spectacle).

La désaffection vis à vis de la classe politique, sociétalement généralisée, a des racines profondes dans un sentiment "mal identifié" mais pérenne, malaise face à toutes ces absurdités et inquiétudes légitimes sur notre destin collectif.

Pour "une grande nation européenne" en perspective de paix

Il faut le plus possibles de "motivations claires" pour qu'un processus de mouvance sociétale se mette en marche. Une vision plus objective du "rôle sociétal d'une nation" fait ressortir des points "pas nécessairement positifs", si on envisage les perspectivs historiques de notre époque. Un "Etat fédéral" construit sur la base d'un consensus libre, est déjà une structure beaucoup plus adaptée et "libre d'un passé de luttes et d'agressions".

Les difficultés liées à "la crise" ont fait monter ici et là des politiques de rigueur entraînant les sociétés civiles dans des destructions partielles durables des niveaux de vie et dans les difficultés institutionelles associées. Si on compare la vie dans les nations concernées à celle dans les nations plus privilégiées, il y a un diagnostic clair qui fait monter la l'idée juste de "nation féodale" et aussi de "sort injuste". De nos jours encore, toutes les nations sont encore "féodales" et "la citoyenneté" est liée à des devoirs individuels d'obédience qui sont issus de l'existence de conflits ouverts ou latents.

Il est naturel que la citoyenneté impose des attitudes de solidarité, mais dans la justice et l'équité, et on peut chercher comment "limiter" le plus possible l'avènement de "pressions féodales sur les citoyens".

"Une grande nation européenne", avec une perspective de paix, est indiscutablement un grand pas vers la fin des nations féodales. On peut quitter une entreprise en faillite, changer de domicile, de ville, de région, pas de nation ou très difficilement. Etre citoyen dans un Etat fédéral d'une grande nation, nation librement construite, représente le meilleur "compromis actuel".

L'implosion nécessaire des grandes nations de l'UE

Au point où nous en sommes, la chose peut être dite en termes assez abrupts, et de plus l'idée est largement développée ailleurs (voir "note préliminaire" dans cette page).

Pour sortir du blocage institutionnel, il faut que les grandes nations implosent.

Il y a un espoir dans l'émergence de personnalités politiques régionales, ayant pris conscience du rôle qu'ils peuvent jouer, en tout épanouissement personnel, en prenant le chemin de l'autonomie, soutenus par une opinion publique régionale convertie.

Si rien n'émerge dans une mouvance "concertée localement", il faudra bien envisager des attitudes "plus directement liées à l'expression publique d'une volonté consensuelle". Mais rien ne viendra de "tout en haut"

La gestation et l'émergence d'un Etat-région restent difficiles. Il est très important de ne pas vouloir d'emblée "la vision d'une perspective de croisière" avec tous les problèmes résolus. La séparation doit s'enraciner sur une décision de principe, collectivement consentie. Ensuite seulement, des négociations avec la "nation-ex" doivent définir les modalités concernant "les héritages du passé", et une période éventuellement transitoire.

Aller vers une situation monétaire normalisée

Les problèmes monétaires sont au coeur de toutes les sociétés civiles. L'UE et la zone euro ont une difficulté supplémentaire avec une monnaie qui n'est pas "normale".

La monnaie, de toutes les manières (nombreuses) qu'elle soit créée, devient des flux financiers qui sont "l'électricité dans le socio-système". Cette énergie circule en fonction des fantaisies cupides (ou ambitionnelles) de manière très dominante, au lieu d'être inféodée aux nécessité sociétales systémiques.

Il peut se passer beaucoup de temps (sait-on jamais!) avant que, sans le moins du monde pénaliser les ambitions d'enrichissement des uns ou des autres, un paradigme financier émerge avec la "reconnaissance de la monnaie en tant qu'énergie sociétale". Même si l'euro reste une monnaie forte, des "faiblesses institutionnelles" sont constamment critiquées, voire exploitées contre les intérêts de l'UE. La zone euro est "bancale" et la BCE également et il faut le plus rapidement possible "normaliser l'euro" et normaliser la BCE.

La normalité ne peut être acquise que par l'émergence d'une vraie nation européenne, concernant prioritairement "la zone euro", avec alors "une monnaie" "une banque centrale" "une nation".

Ouvrir les perspectives liées aux économies d'échelle

C'est un argument de plus en faveur de "la fin programmée des grandes nations de l'UE". Les doublons (les "multiplons") sont partout, avec une évidence moralement harcelante de gabegie stupide et d'efficacité insuffisante.

L'absence de "défense européenne" et de toutes les structures associées est certainement le point le plus évident. L'UE peut avoir une défense de tout premier plan si on cumule les compétences acquises.

Dans les grandes affaires géopolitiques du moment l'UE ne peut pas montrer la fermeté qui peut être nécessaire, ni faire avancer les idées que son développement historique l'autorise à porter.

Les économies d'échelle permettent d'augmenter les ressources gérées par l'union et l'entretien de structures européennes destinées à la recherche et à l'innovation.

La liste est interminable, faut-il insister plus encore sur les avantages nombreux et fondamentaux liés aux économies d'échelle dans une "nation européenne" ? Sans contre-partie négative.

...

Nos destins "se jouent en ce moment" dans la continuation d'un sinistre passé : en sortir

Tout est "joué dans le prolongement du passé" quand nos structures sociétales craquent de partout car inadaptées au "contenu sociétal de notre époque".

Il faut "oser penser" dans la perspective qui est offerte par de nombreux signes annonçant des nouveautés structurelles.

Les événements de cette décennie occuperont une place majeure dans l'histoire de l'humanité.

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