CLARTEREAL

Des idées pour une perspective sociétale meilleure ...


IX - Des sociétés civiles pour notre civilisation

approches pragmatiques pour une société plus juste,

basées sur les invariants de nos différences

et s'appuyant sur les acquis d'une civilisation

aux richesses techniques sans précédents.

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Depuis la fin du XXème siècle et au début du XXIème, il y a un constat de faillite des idéologies. L'idéologie néoliberale a montré ses vrais ressorts. Même si le modèle de société que cette idéologie implique a été exporté dans toute la planète, les cassures sont faites. Ce modèle ne propose rien sur le plan sociétal et ses acteurs ont montré le peu de cas qu'ils font des problèmes de société, censés se régler automatiquement dans une prospérité collective induite, prospérité in fine refusée au nom d'une cupidité partout dénoncée.

En évitant d'entrer dans une nouvelle idéologie, les excès observés et leurs conséquences permettent de prendre les problèmes sociétaux "en face à face direct" avec les aspects financiers, avec en aval la montée d'idées et d'attitudes qui ouvrent une voie pragmatique pour la mise en place d'avancées sociétales majeures.

En effet, on est ainsi amené à considérer le bilan très positif des structures de solidarité que les difficultés ont poussé à mettre en place. On constate que, si des équilibres financiers pouvaient être obtenus, quelques modèles de solidarité apparaissent comme excellents, très adaptés par nécessité à une mouvance économique et industrielle, mouvance que l'époque implique. La stabilisation "durable" des sociétés civiles (inexorablement souhaitable) reste alors un objectif possible à plus long terme.

Les structures liées à "la solidarité sociétale" sont la base sur laquelle les avancées doivent se faire. Ceci amène à considérer que, conséquence des modifications profondes du tissu sociétal, liées à la modernité, la montée des "besoins minimaux" ne peut pas être uniquement gérée à partir d'équilibres financiers fruit d'une activité économique aléatoire, même stabilisée (à fortiori plus encore si cette activité est instable, comme c'est le cas actuellement).

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IX-1. Un problème de civilisation

Nous avons des acquis technologiques extraordinaires, mais nous traînons des usages sociétaux guère moins barbares qu'aux origines des sociétés d'humains.

Le "fossé" (le "gap") entre technique d'une part et société d'autre part est "croissant". Il est croissant (et cela devient de plus en plus dangereux) parce que la technique continue d'avancer, de plus en plus vite, alors que rien (si : "rien"!) n'est fait pour mettre nos structures sociétales au niveau devenu nécessaire.

Collectivement, nous sommes peut-être déjà entrés en décadence. Chacun cherche surtout à profiter d'un morceau du gâteau, de celui qu'il peut appréhender, pendant que des statistiques font monter d'inexorables catastrophes collectives. Les pouvoirs qui nous dirigent, le financier et le politique, même dans nos démocraties les plus avancées, ne font que travailler "pour eux", et ils nous encouragent à la vie de nantis (petits ou grands) de tant de biens nouveaux, le pain et les jeux et que "les affaires roulent"!

Les "horreurs" sont pourtant là, avec pour exemple la marée noire du golfe du Mexique, exemple tellement stupide, ignoble, criminel, etc, mais aussi tellement typique d'une inconscience criante, choix délibéré du risque technologique (revers inexorable de la technicité), preuve de la cupidité dominant une sagesse devenue incontournablement nécessaire, témoignage aussi de l'inexistence d'acquis éthiques, dramatiquement absents.

Les civilisations ont toujours jusqu'ici fini par disparaître. En règle générale c'était beaucoup lié à des invasions barbares . Notre civilisation est devenue planétaire et donc à priori plus robuste, mais, collectivement, nous ne sommes même pas sortis de la barbarie , et donc ce sont des barbares qui nous gouvernent. Quelques barils de pétrole de plus ou quelques électeurs de plus sont le moteur dominant de leur action.

IX-2. L'ère du courage politique

Avec tout de même quelques très grosses réserves concernant les motivations qui font courir des risques sociétaux très graves (catastrophes, guerres, etc), on peut admettre sans trop de difficulté que "faire carrière" implique de faire aussi le nécessaire et donc de courir après les électeurs si on fait de la politique. Mais : rien ne va plus, la patrie-planète est en danger. Pour un temps il faut arrêter le "jeu" et faire ce qui doit l'être, "après", mesures prises, le jeu peut repartir.

Il faut le crier : les postures politiques et les commentaires consécutifs des uns ou des autres sont devenus insupportables, il y a urgence à en sortir.

Que ce soit l'un ou l'autre qui soit élu nous indiffère complètement, attention à "la marée noire", celle des bulletins noirs, qui va monter bientôt. Il est absolument désespérant de savoir d'avance l'essentiel de ce que va dire machin ou machine, si on connaît un peu sa coloration politique, et de savoir d'avance que ce sera inintéressant, à côté des vrais problèmes, toujours des vues partielles sans envergure, sans portée.

Nous arrivons à l'ère du courage politique, au delà de celle des clivages. Il faut absolument "avancer sociétalement". Il faut "casser les blocages". Les "mesures courageuses" doivent cesser de consister à "demander des sacrifices sociétaux". Ce genre de décision est trop facile. Les vraies solutions doivent émerger d'un véritable courage politique, courage qui va devoir être assumé car il semble bien que le choix n'existe plus (attention à la montée du "syndrome tunisien").

Il a été montré, tout au long de ce blog, que tout est réellement facile, si le courage politique existe. Aucune révolution n'est nécessaire.

Il faut sortir des "dénis" (pas si nombreux) qui bloquent les bonnes prises de conscience et la juste vision des limites, dépassables ou infranchissables. Politiquement, les dénis sont surtout liés à l'électorat, et cette situation est la source primaire des bloquages. C'est un cercle vicieux, car l'électeur reste bloqué et le politique doit être élu. Le politique s'en tire en faisant une campagne pleine de promesses, qu'il ne tiendra pas sous la pression des réalités à gérer une fois au pouvoir.

Il faut mettre en place des "freins structuraux à la déstabilisation" pour que la maturation puisse peu à peu se mettre en place, avec la possibilité d'envisager des vérités qui seront mieux acceptées. L'ensemble des idées exprimées dans ce blog suit ce fil directeur : libérer les uns et les autres des replis sur des positions motivées par la peur, peur actuellement trop souvent justifiée.

Le déni est sociétalement pandémique, il concerne toutes les couches sociales. Il faut arriver à tout mettre à plat et faire pour cela une "révolution de velours".

Au delà de toutes les différences, intrinsèques, de situation, ou liées aux réalités culturelles, réalités d'acquis et réalités d'interactions, il faut mettre en avant ce qui est "structurel" donc commun, ce qui aide à vivre ensemble, pas ce qui divise.

IX-3. Un problème purement financier

Les idéologies ont toutes fait faillite, ce qui n'est pas une catastrophe car le vrai problème est dorénavant ailleurs.

Dans les pays avancés (en particulier en France), les structures de base de la solidarité sociétale sont tout à fait adaptées. Par ailleurs, quels que soient les souhaits dans ce sens, il n'est pas possible de transporter "instantanément" les pays en voie de développement dans une "sociétalité" comparable à la nôtre.

"Déficits et dettes" sont nos vrais problèmes du moment, les vraies priorités sont là, mais les solutions ne sont pas dans les politiques de rigueur.

Fruits de l'absence de volonté de changement, les politiques de rigueur sont "dans le statu quo", une vision moralement trop harcelante, vision purement comptable dans un paradigme qui est dépassé, décrédibilisé par les excès récents et passés.

Aux niveaux où cette politique devrait se situer, le tissu sociétal se désagrège, car, il n'y a plus de santé publique (moyens reduits, insuffisants), il n'y a plus de sécurité (moyens reduits, insuffisants), il n'y a pas de politique de précaution (trop chère), il n'y a pas de projets de fond (trop chers) sur les adaptations structurelles nécessaires, il y a la montée des catastrophes collectives statistiquement probables. Il y a, au bout, "un univers à la Mad Max", dans une probabilité forte et croissante, avec la montée d'une anarchie barbare, risque majeur, historiquement répertorié.

Voyons les chose autrement.

L'accent a été mis, dans ce blog, d'une part sur les incontournables besoins minimaux de la société civile et d'autre part sur les immensités existant de liquidités monétaires.

Il faut rapprocher ces deux contextes, les maintenir "face à face" avant de pouvoir les mettre "côte à côte" :

Les éléments de l'antagonisme de base

besoins minimaux

océan de liquidités monétaires

La surchauffe de la spéculation liée à cet excès de liquidité préoccupe les banques centrales, qui par ailleurs disposent de mécanismes de destruction. A rebours de cette stupidité topissime, la facilité de la solution devient d'une évidence "criante"!

Des propositions "pragmatiques" ont été développées dans ce blog. Sans trop bouleverser ce qui existe, il faut "changer de paradigme". Toute résistance à "entrer dans ce changement", au niveau des pouvoirs politique et/ou financier, devient clairement orientée "contre la société civile", quels qu'en soient les motifs évoqués.

IX-4. Le système financier mondial fondamentalement instable

Il y a une interrogation qui monte quand on oppose "finance folle" et "banquiers". Les banquiers sont à priori tout sauf des fous, sauf à ne pas pouvoir exercer un métier qui certes permet de gagner des fortunes, mais qui aussi nécessite une gestion très mesurée des risques, avec "la tête bien solide". La "cupidité" est certainement un premier moteur des dépassements hors limites obervés dans la période récente. Cependant "la cupidité" est quelque part "dans le métier même" du banquier, presque "dans les fondements", en toute objectivité neutre et si possible non péjorative. Il y a dans les dérapages récents une autre cause, qu'il faut analyser non pas en termes de "comportements individuels" mais en termes "systémiques", en considérant "le système bancaire mondial".

Avant d'aller plus loin, il est nécessaire de considérer les propriétés "systémiques" (macroscopiques) de l'ensemble des banques de la planète comme issues "du paradigme actuel", c'est-à-dire "d'un tout", "tout" dans lequel il faut mettre les règlements et les pouvoirs, avec dans les pouvoirs les initiatives individuelles. Tout ceci est important pour avoir le moment venu "les bonnes cibles à modifier" pour sortir de la problématique.

La "finance est folle", trop de gens l'ont dit ainsi, trop de gens très sérieux et n'ayant pas l'habitude de discours aux surenchères dans les termes péjoratifs. Cette "finance folle" est l'émergence visible d'une instabilité fondamentale du système financier mondial, phénomène latent, larvé, accentué (et donc révélé) par l'emballement lié à l'hypervélocité transactionnelle.

Cet emballement est tout à fait celui d'un système instable qui "diverge", généralement avant d'exploser.

Dans les cas d'emballements d'un système il y a un afflux trop grand d'énergie en certains endroits du système. Dans le monde bancaire, il faut maintenant chercher l'énergie, le fluide énergétique, l'équivalent de l'électricité, quelque chose qui "circule", quelque chose qui met tout en panne quand "ça s'arrête de circuler". C'est de toute évidence "la liquidité", cette chose si problématique en 2008 et avant, et aussi depuis.

Le système bancaire est un peu particulier : il fabrique lui-même son énergie. C'est "une immense usine à fabriquer de la liquidité". Le coeur de l'instabilité est là, dans la fabrication très accélérée de liquidités de plus en plus surabondantes.

Le mécanisme de l'emballement est "naturel au système bancaire du paradigme actuel". "Les réserves de liquidité" (les réserves d'énergie) sont par principe "intolérables si non utilisées". En associant ce principe avec les technologies modernes on voit apparaître ce qui était latent. Il y a "une boucle" qui est sortie de "la régulation".

La "boucle" est la suivante :

tant qu'il y a des réserves de liquidités :

faire avec ces liquidités :

des réserves de liquidités.

(le tableau ci-dessus n'indique pas "l'emballement", avec par exemple "embaucher de plus en plus de traders" et les faire jouer avec des montants de liquidités croissants!)

Voyons l'état ancien des choses et ensuite ce qui a bougé par rapport au passé.

Dans le passé, il y avait un amortisseur naturel lié à la lenteur "homogène" des affaires humaines, les bancaires et les autres. Ainsi, les ajustements, les équilibrages, les interactions avec le monde industriel, tout était régulé par des capacités décisionnelles pouvant intervenir "dans des délais compatibles avec les nécessités", nécessités des difficultés plus ou moins locales ou encore nécessités des "crises". Les "crises", institutionnalisées, récurrrentes, oscillations mal régulées, sont le signe d'une instabilité systémique constitutionnelle, faisant intervenir plus largement "tout le monde des affaires" et pas uniquement les banques.

Avec la montée de la technologie les "mécanismes des pouvoirs décisionnels" sont devenus de plus en plus "trop lents" par rapport aux vitesses des transactions. Il faut signaler là l'accentuation de la problématique par le fait de l'abandon de pouvoirs décisionnels par le monde politique, avec pour conséquence un "isolement systémique du monde bancaire".

Dans son plus que splendide isolement, le monde bancaire a divergé sans contrôle vers les pratiques que l'on sait, inventant de plus en plus de techniques "bancaires", de produits mirifiques, pour encore plus de liquidités.

La situation "grave" qui est apparue aux moments qui ont précédés l'éclatement de la crise (2007-2008) a été exacerbée par les interventions des banques centrales qui ont "dû" injecter encore plus de liquidités, la "circulation" (et non pas la quantité globalement disponible) posant problème dans des endroits "ponctuels" du système bancaire mondial.

L'activité "découplée" du système bancaire (nanotrading par exemple) permet au système de "tourner follement dans son coin" en produisant de l'énergie immédiatement réinjectée dans la production d'énergie.

In fine, le plus grave, dans ce système bancaire mondial, est "qu'il n'y a pas de pilote", depuis longtemps. Il y a même une situation "cancériforme", avec chaque banque accentuant dans son coin la problématique globale, au nom de sa mission essentielle qui est de créer de la liquidité.

Il est du ressort des banques centrales de pouvoir "détruire des liquidités surabondantes". Ces mesures semblent financièrement souhaitables, mais elles apparaissent comme "stupidement enfouir de l'énergie dans des trous noirs" et le système va continuer à diverger.

Il faut plaider là encore la cause des sociétés civiles, avec la nécessité de ne pas entrer dans cette surhorreur sociétale, sommet du harcèlement moral avant le suicide collectif (ou la grande révolution du troisième millénaire), horreur de vivre des mesures de politiques de rigueur liées aux déficits, pendant que les banques centrales détruiraient de la monnaie excédentaire.

Avant que ne se développe une société de mendiants, serait-il possible à "quelques banquiers pas fous" d'accepter d'entrer dans une voie pour : "distribuer un peu d'énergie aux sociétés civiles" ?

C'est dit ailleurs dans ce blog, mais le rythme de croissance de "la liquidité mondiale" est actuellement de 20% par an, c'est-à-dire "plus que doubler la totalité de la quantité de monnaie existant actuellement" en "5 ans" (cinq ans!).

IX-5. Pour une "solidarité" dans un "système sociétal stable"

Dans une perspective sociétale très améliorée le "système sociétal" devient très officiellement "dominant toutes les structures systémiques" y compris et de manière expresse "le système bancaire".

Sauf à rester dans la barbarie, la dominance structurelle du système sociétal est un fait évident, qui ne peut pas être contesté sans arrières pensées "antisociétales". Il faut arriver à des déclarations solennelles à la hauteur de ce que, en France, il a été fait avec "LEF", c'est-à-dire mettre en place des principes constitutionnels.

A partir du principe fondamental de "dominance du système sociétal", d'autres idées peuvent émerger, certes novatrices, mais pas révolutionnaires.

Les règlements encore en vigueur ne sont en rien le fruit d'une science incontestable. Ils sont liés à une idéologie qui est en train de faire faillite, même si les pouvoirs qui la soutienne sont très grands. "La crise" a créé une fêlure, une brêche qui permet de voir ce qui restait dans l'ombre.

On découvre ainsi cette évidence, redite ici encore, celle des bilans comptables tellement artificiels, avec tant et tant de moyens pour créer de la monnaie, quotidiennement et sans que le système s'écroule, bien au contraire. On découvre que c'est de plus une pratique courante.

L'accent est mis d'abord sur les déficits des "fonds de solidarité". La création d'une "banque de la solidarité sociétale" (BSS) est un élément structurel favorable, avec pour mission de les administrer. En France on pense à un rôle comme celui de la CDC, mais en plus étendu, et aussi il n'y a aucune obligation de faire des BSS des "banques étatisées" (au sens actuel).

Par statut, la BSS est primordiale dans le système bancaire, mais aussi elle devient nécessairement une banque "de première grandeur" par sa capitalisation et par sa clientèle, donc naturellement "too big to fail", si besoin était.

Un des aspects fondamentaux d'une BSS est de n'être "qu'une banque en plus", certe concurrente, mais le jeu bancaire actuel perdure, avec tout ce que l'on sait et tout ce que l'on ignore. Les risques sociétaux sont seulement "minimisés", ce qui est la moindre des choses.

L'endettement "actuel" des Etats devient un problème à traiter par des mesures d'exception. Il faut arriver à une "décroissance réglementée" des dettes souveraines. Le problème européen est là particulièrement complexe, mais des déclarations démontrent que la prise de conscience "politique" est faite. Les fonds prêtés ont atteint des degrés de rentabilité exceptionnels et il est certainement possible de faire intervenir la BCE afin de ne lèser personne. La crise irlandaise a par ailleurs déjà entraîné la BCE vers des initiatives allant dans ce sens.

Pour conclure, une meilleure régulation au niveau des "besoins minimaux" est en faveur d'une situation future meilleure sur ce point, avec une gestion plus facile des équilibres financiers des Etats.

IX-6. Une révolution lente inexorablement nécessaire

La mise en oeuvre des principes précédents est tout de même une grande révolution, une très grande première historique, un fait de civilisation, car sans les moyens techniques de nos acquis le virage est impossible.

Cependant les espoirs suscités risquent d'être au delà des possibles immédiats. Il n'est pas souhaitable de bouleverser l'état des lieux, ce sera rapide à l'échelle de toute l'histoire de humanité, mais lent pour ceux qui vivront le virage.

Il est aussi nécessaire de couper le plus possible les voies des abus, qui seront inexorablement exploitées. Quelques soient ces abus, faits individuels, la société civile doit rester à l'abri.

Il faut "prendre le virage", avec détermination, mais avec précaution. Il y aura aussi les lenteurs banales des résistances pour protection des positions acquises.

IX-7. Le blocage immobiliste

Le point de blocage les plus fondamental à résoudre est "la boucle de l'immobilisme", celle des "on n'a jamais pu faire" et donc "on ne pourra rien faire", réalisme fruit d'une observation des faits de notre histoire "passée".

A "ceux d'en bas", là concernés très majoritairement, il faut répéter que le moment est "déjà unique dans notre histoire d'humains", que les acquis technologiques sont "archi-NEW", que ces acquis permettent des projections vers des solutions hier irréalistes. Ce n'était "techniquement" pas possible hier, c'est "techniquement" possible aujourd'hui.

Le monde politique détient le pouvoir nécessaire, mais il ne s'engagera que si l'électorat est notoirement moteur. Or l'électorat est encore de manière trop dominante "en attente des propositions des candidats" (les fameuses promesses).

Pourtant il y a une nouveauté, nouveauté liée là aussi aux technologies, cette nouveauté est la "montée des courants d'opinions". Les ingrédients sont là pour une prise de conscience par les acteurs de la politique et pour des actions en vue de sortir de la fatalité de l'immobilisme.

Le changement de perspective doit susciter des vocations politiques libérées de trop d'immobilisme. Les mouvements d'opinion qui se dessinent sont prêts à les soutenir et ces mouvements peuvent croître encore si la voie s'ouvre vraiment.

Par ailleurs, la pression est devenue très forte. Pour "désimmobiliser le monde politique" il y a désormais les craintes liées à la montée du "syndrome tunisien", syndrome qui croît partout dans nos sociétés avancées et qui est plus proche de l'explosion que ce que pensent les immobilistes (et les immobiliseurs). Depuis janvier 2011, la "révolution du jasmin" a démontré la faiblesse du pouvoir politique (et financier) face à une opinion qui se cristallise sans crier gare dans une action de rejet et qui fait la preuve de son pouvoir, désormais incontrôlable (technique oblige), sauf répressions que la communauté internationale condamnerait sévèrement, voire plus.

Il reste que les changements à accomplir vont très au delà de ce que les tunisiens ont obtenu, et que, pour eux comme pour nous, il faut sortir des instabilités sociétales. La résistance des pouvoirs aux besoins de changement exprimés assez clairement dans la société civile (surtout en France), fera monter inexorablement des situations conflictuelles provoquant une redistribution des pouvoirs, aux résultats assez aléatoires, voire extrémistes.

IX-8. Résumé des points essentiels

Les trois tableaux qui suivent résument l'essentiel des analyses et des propositions.

Les points important de l'état actuel

- il existe des besoins sociétaux minimaux (croissants).

- le financement actuel des besoins minimaux est totalement dépendant de l'économie de marché (sans large, bourse aussi).

- l'économie de marché n'est pas à même de fournir de quoi satisfaire les besoins minimaux de manière "stable", voire pas du tout.

- les Etats sont entraînés vers un inexorable surendettement (surendettement qui est une rente extrêmement profitable pour le monde bancaire et donc élément favorable à un maintien du statu quo).

- l'univers bancaire est par ailleurs fabricant pour son propre compte des immensités de liquidités dont il ne trouve pas l'emploi. Cet univers bancaire est fondamentalement instable.

Les éléments d'une solution

- conserver, en tant que faits d'observation pragmatiquement inévitables, les fondamentaux individuels de nos inégalités et de nos interrelations loin des idéaux. Les pouvoirs en tous genres ne sont pas remis en cause.

- stabiliser les rouages fondamentaux de la société civile à des niveaux suffisants de ressources financières. Pour cela, commencer avec une initiative "pragmatique" compatible avec ce qui apparaît comme possible, c'est-à-dire mettre en place une institution bancaire (BSS) de "protection de la société civile".

- régler le problème "actuel" des endettements des Etats par des mesures exceptionnelles des banques centrales en faveur d'un désendettement contrôlé.

Le "blocage immobiliste" perdurant ne peut mener qu'a un futur très proche de misère sociale dominante et de désordres aux évolutions très incertaines mais dans tous les cas "extrémistes".

...

Utiliser nos connaissances, nos techniques et nos extraordinaires outils de communication pour mettre en place les "éléments initiaux" de sociétés civiles sorties de la barbarie.

-1. Nous avons des acquis technologiques extraordinaires, mais nous traînons des usages sociétaux guère moins barbares qu'aux origines des sociétés d'humains.

Les civilisations ont toujours jusqu'ici fini par disparaître. En règle générale c'était beaucoup lié à des invasions barbares. Notre civilisation est devenue planétaire et donc à priori plus robuste, mais, collectivement, nous sommes à peine sortis de la barbarie.

-2. Rien ne va plus, la patrie-planète est en danger. Pour un temps il faut arrêter le "jeu politique" et faire ce qui doit l'être, "après", mesures prises, le jeu peut repartir.

Il faut absolument "avancer sociétalement". Il faut "casser les blocages". Les "mesures courageuses" doivent cesser de consister à "demander des sacrifices sociétaux". Ce genre de décision est trop facile. Les vraies solutions doivent émerger d'un véritable courage politique.

Au delà de toutes les différences, intrinsèques ou liées aux réalités culturelles qu'il faut bien percevoir, réalités d'existence, mais aussi réalités plus profondes des acquis et des interactions, il faut mettre en avant ce qui est "structurel" donc commun, ce qui aide à vivre ensemble, pas ce qui divise.

-3. Les idéologies ont toutes fait faillite, ce qui n'est pas une catastrophe, loin s'en faut, car le vrai problème est dorénavant ailleurs.

"Déficits et dettes" sont nos vrais problèmes du moment, les vraies priorités sont là, mais les solutions ne sont pas dans les politiques de rigueur.

L'accent a été mis, dans ce blog, d'une part sur l'évidence des besoins minimaux de la société civile et d'autre part sur les immensités existant de liquidités monétaires.

La facilité de la solution devient d'une évidence "criante"!

-4. Il y a dans les dérapages courants de la finance une cause qui n'est pas liée aux "cupidités individuellles" mais aux effets "systémiques", en considérant "le système bancaire mondial".

La "finance folle" est l'émergence visible d'une instabilité basique du système financier mondial, phénomène latent, larvé, accentué (et donc révélé) par l'emballement lié à l'hypervélocité transactionnelle.

Il est du ressort des banques centrales de pouvoir "détruire des liquidités surabondantes". Ces mesures apparaissent comme "stupidement enfouir de l'énergie dans des trous noirs" et le système va continuer à diverger. Il faut plaider là encore la cause des sociétés civiles, avec la nécessité de ne pas entrer dans cette surhorreur sociétale, sommet du harcèlement moral, horreur de vivre des mesures de politiques de rigueur liées aux déficits, pendant que les banques centrales détruiraient de la monnaie excédentaire.

-5. A partir du principe fondamental de "dominance du système sociétal", d'autres idées peuvent émerger,

La création d'une "banque de la solidarité sociétale" (BSS) est un élément structurel favorable, avec pour mission fondamentale de gérer les divers "fonds de solidarité".

L'endettement des Etats devient un problème à traiter par des mesures d'exception.

-6. La mise en oeuvre des idées proposées est tout de même une grande révolution, une très grande première historique, un fait de civilisation, car sans les moyens de nos acquis le virage est impossible.

Les espoirs suscités risquent d'être au delà des possibles immédiats. Il n'est pas souhaitable de bouleverser l'état des lieux, ce sera rapide à l'échelle de toute l'histoire de humanité, mais lent pour ceux qui vivront le virage.

-7. Le moment est "déjà unique dans notre histoire d'humains", les acquis technologiques sont "archi-NEW" et ils permettent des projections vers des solutions autrefois irréalistes car "techniquement" pas possibles, mais "techniquement" possibles aujourd'hui.

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