CLARTEREAL

Des idées pour une perspective sociétale meilleure ...


Rencontres sémantiques ...

Pendant la gestation de ces notes, ou encore tout simplement dans la période qui a précédé, des mots sont arrivés, ou des expressions, avec les accompagnant l'ouverture soudaine vers ce que porte leur sémantique, enrichissement définitif du paradigme (voir ci-dessous), idées nouvelles parfois, apaisement sur des interrogations, plaisir de la découverte presque toujours.

Les "rencontres sémantiques" sont des vocables ou des expressions (courtes) qui entrent dans le cadre de ce qui est dit ci-dessus et qui sont pertinents dans la dominante du sujet abordé. La pertinence ne paraîtra peut-être pas évidente à certains, affaire de parcours avant la rencontre et avant l'émergence de l'importance de celle-ci ("barnumisation" est devenu par exemple irremplaçable).

La rubrique "rencontres sémantiques" permet de mettre en exergue ce que représente la collection citée et commentée ci-dessous, sans nécessité de les situer dans une architecture de thèmes, pas toujours disponible.

(dans le même esprit que celui du contenu de cette page, il y a la section "Repères" , avec une connotation différente mais voisine, et aussi la section "Actu/notes" )

__________________

Avec une place à part, dominante, difficile rencontre, topissime dans le contexte de ce blog, on trouve "barbarie". Pour autant que le vocable s'impose, au départ naturellement (on peut dire "sans problème") dans tout contexte sociétal, il a fallu beaucoup de temps pour qu'émerge la portée véritable et l'importance de nos tendances barbares, ce qui a motivé la mise en place d'une page spécifique dédiée à une réalité qui a mis trop de temps à prendre sa place ici.

__________________



Essais



paradigme

Le vocable "paradigme" est utilisé dans plusieurs contextes, avec plusieurs significations, pas toujours très claires. C'est souvent une affaire "d'experts" qui savent de quoi ils parlent (par exemple pour "le paradigme financier").

Pour un individu, le paradigme peut être défini comme "l'ensemble de ses acquis culturels, au sens le plus large, avec la représentation qu'il se fait de lui-même et de ce qui est extérieur à lui-même".

Le paradigme est une donnée individuelle essentielle. Par exemple "apprendre c'est enrichir son paradigme". Il est possible de considérer des individus (adultes) "à paradigme fermé" ou à "paradigme ouvert". Les premiers considérent qu'ils ont à vie une savoir et une représentaion satisfaisante de ce qui les entoure et ils sont peu ouverts aux tentatives de "déstabilisation", ressenti qu'ils éprouvent si des bouleversements fondamentaux sont à l'horizon. Les deuxièmes sont naturellement plus ouverts et enrichissent laur paradigme sans difficultés fondamentales. Pour compliquer un peu les choses, nous sommes tous "un peu fermés" et un "un peu ouverts", sur des compartiments de notre paradigme plus ou moins étendus.

Pour ceux que ça peut amuser, mais aussi parce cela renforce la portée du mot, il y a un enrichissement récursif du paradigme au moment de l'acquisition du vocable.

On parle assez couramment de "paradigme" à propos des structures financières. Ce mot est beaucoup employé pour asphyxier ceux qui ne comprennent pas (posture très commune), mais il est permis de penser que cela concerne "les connaissances" qui autorisent la compréhension des mécanismes et leur éventuelle remise en cause, si on modifie les règlements et/ou les structures.

point de vue

Le "point de vue", en tant que "opinion exprimée", est à considérer très strictement au sens de l'image que représente cette expression.

Ce qui suit doit être soigneusement pesé en fonction de "liberté de pensée" et de "liberté d'expression". Ces deux libertés sont au départ supposées acquises avec à examiner ensuite ce qu'il convient de modifier dans le cas contraire.

En tant que "point de vue", chacun n'exprime jamais que ce qu'il voit du haut de son paradigme, du haut du fruit de son histoire, avec une vision plus ou moins parcellaire.

Savoir cela est apaisant, si on admet que le paradigme peut s'enrichir et donc le point de vue se modifier. Aussi, beaucoup de débats, plus ou moins conflictuels, sont nécessairement apaisés par le recul que chacun doit prendre quant à la portée absolue de ses convictions et par la facilité à admettre l'expression de points de vue différents.

La science, lorsqu'elle est basée sur des prémisses "naturelles", permet de renforcer le poids du point de vue, qui "enrobé ainsi" fait l'objet d'un consensus plus facile, avec un bémol concernant "la science économique", ici obligatoire, pour toutes les raisons de soupçons à avoir sur des contenus fruit d'une idéologie ou d'une autre.

Les choses se compliquent dans la relation des points de vue avec tel ou tel pouvoir. Pour l'individu, la prise de conscience du poids d'un pouvoir est certainement un élément de son paradigme, mais sa pensée peut en être affectée et très certainement sa liberté d'expression. Etre totalement libre sur ces deux points est extrêmement difficile, il appartient donc aux interlocuteurs de très soigneusement se préoccuper des inféodations sous-jacentes aux opinions exprimées, l'attitude à prendre étant alors circonstanciellement liée à la situation de chacun. Il reste à mentionner ici le "poids personnel" et le pouvoir qu'il représente, avec à chacun de gérer encore là une attitude circonstanciellement adaptée, en complément ou pas avec les pouvoirs les plus traditionnels, chacun devant être conscient de ce que les autres attendent et du poids qu'ils donnent "à priori" à ce qui sera exprimé.

Il est impossible de ne pas citer ici Lewis Carroll, avec Alice demandant "comment se fait-il que les mots aient tant de significations ?" et Humpty-Dumpty répondant "la question est de savoir qui est le maître".

En aval, il faut aussi considérer ce qui est dit ici concernant les "discours-actions".

Nota : l'auteur de ce blog n'échappe pas à la règle. Pour asseoir un point de vue le plus complet possible, la structure du blog est très clairement construite pour permettre une exploration "à 360°", au demeurant strictement nécessaire. Cette remarque peut aider à en accepter des éléments qui pourraient apparaître à certains(nes) comme marginaux. Il est aussi fait appel, ici ou là, à des éléments de "science pure et dure", pour affermir des conclusions. Les éléments recueillis sont d'ores et déjà très productifs, mais l'exploration reste ouverte.

discours-action

Le discours-action (écrit ou parlé) relève de la dominance d'une "intention" qui domine le contenu sémantique du discours, intention liée à "une action" qui motive le discours.

"Le piège" du discours-action est de se laisser prendre au contenu sémantique, qui, à la limite, peut se situer totalement sans rapport avec l'action envisagée.

Mentionné dans cette page, le "storytelling", notion de première importance, est un exemple typique de l'utilisation du discours-action.

A l'opposé du "discours-action", il faut considérer le "discours pour informer". Il y a dans ce cas une différence essentielle avec le "discours-action", le contenu sémantique est d'une part dominant et d'autre part il est "juste", c'est-à-dire le plus possible dépourvu de faussetés. On peut citer là exemplairement "le discours scientifique".

Puisque tout discours est le fruit d'une intention, banalement celle de convaincre (danger), on voit bien, avec toutes les nuances possibles, que nous sortons très difficilement des "discours-actions".

Le discours-action nous est donc très familier.

On le rencontre en permanence dans toute ce qui est "communication commerciale", le but étant de conclure une vente avec un discours toujours extrêmement "barnumisant", tout le temps. Notre époque s'enracine de plus en plus dans un déluge de discours sous-jacents à des intentions commerciales, dont nous sortons très peu, y compris en privé, avec "la pub dans les boites à lettres" et avec le harcèlement téléphonique des démarches à domicile.

C'est dans la "communication politique" que le discours-action nous est le plus évident, tellement la démarche intentionnelle est au premier plan : votez pour moi, votez pour mon parti, et continuez à le faire la prochaine fois. Cette communication est de nos jour très proche de celle du marketing commercial et s'en différencie de moins en moins.

Dans nos relations de proximité, le discours-action est aussi très commun, avec par exemple le "coup de fil pour demander des nouvelles" motivé par un service à demander.

La société moderne nous impose un océan de discours-actions dans lequel nous baignons en permanence ("la pub" au premier rang). S'il semble difficile de vivre en dehors, il est essentiel de minimiser leurs effets "sociétalement dévastateurs".

mutation culturelle

Se situant en dehors des apparences physiques, la mutation culturelle, chez l'humain, caractérise "des comportements définitivement modifiés par des acquis culturels". On mesure l'importance "sociétale" de ces "différenciations", avec les éventuels conflits possibles, conflits d'incompatibilité quasigénétique, avec le concept de "gène culturel" à mettre en avant. L'histoire de l'humanité est jonchée de conflits liés aux antinomies des gènes culturels.

L'espèce humaine est-elle la seule à "faire des mutations culturelles" ? La question peut se poser. Certains la lient "au langage", que les humains ont effectivement développé très loin.

Il y a des "prises de consciences" qui sont à la fois définitives sur le plan de la mutation et "dans le sens d'une évolution individuelle sociétalement positive". Tout ce qui monte dans la mouvance actuelle en faveur d'une "éthique humaniste" est lié à la dominance d'une "espèce d'humains sociétalement plus adaptés". On peut considérer qu'il y a encore trop de barbares parmi nous et ils n'ont que des signes distinctifs "comportementaux", ce qui ramène aux considérations d'éthique et de morale.

L'espèce sociétalement dominante est plus évoluée, mais comme très souvent aussi plus faible, sauf à avoir bien pris conscience d'avoir à se protéger intelligemment.

Toutes ces différenciations "irrémédiables" impliquent "absolument" de bâtir des structures sociétales dans lesquelles elles font partie des contraintes à gérer explicitement, avec tout ce qu'une cohabitation harmonieuse nécessite.

déconstruction

Alors que la rédaction du contenu initial de ce blog était pratiquement achevée (décembre 2010), la "rencontre" avec la "déconstruction" s'est faite à la lecture du livre du professeur Didier Raoult "Dépasser Darwin" (voir ci-dessous "Darwin dépassé"). On trouve page 100 ce qui suit :

"La déconstruction a ceci de bon qu'elle permet de revenir à une véritable observation des choses. Souvent, paralysés par des théories construites à priori, et même en disposant des outils qui permettraient de s'en libérer, nous avons une difficulté intellectuelle à sauter le pas, à détroner le dogme scientifique en vigueur."

Il est clair qu'une "attitude déconstructive" est dans la démarche de ce blog, avec la recherche d'une restauration du sens des mots et plus loin encore avec la création de vocables si nécessaire. Les références nombreuses "au poids des idéologies", en accord avec le paragraphe cité, sont à considérer très fondamentalement comme "déconstruisantes". On fait ainsi du chemin vers la liberté de pensée et la possibilité d'une pensée plus juste.

surcodage

Nos sociétés civiles sont atteintes d'une maladie grave, pandémique et non identifiée, liée à une "crise du sens" (voir dans la section livres "Crise économique ou crise du sens?" de Michel Drac). Cette crise du sens est liée à la perte de repères fondamentaux, avec "le langage devenu inadapté" à la restitution de ces repères, producteur d'une pensée défaillante, incapable de faire émerger des décisions adaptées.

Michel Drac attire notre attention sur "le surcodage", sur la "sucharge" qui "recode" ce que le langage avait de "porteur de vérité basique", et même "surcode le surcodage", dans un fuite en avant qui mène nos sociétés à la catastrophe, avec des risques très sérieux de folie collective.

De pub en pub, de suremphase en suremphase sur des sujets insignifiants, de barnumisation en storytelling, nous y perdons nos repères, sauf à passer beaucoup de temps à "déconstruire" ces faussetés, à désurcoder pour revenir à des réalités très basiques ("terre à terre"), en restaurant le sens des mots (une "orange" ne peut pas être autre chose qu'un fruit, sauf à se laisser entraîner dans des dérives sémantiques plus dangereuses que ce que les apparences immédiates laissent percevoir).

Darwin dépassé

Il est difficile de citer le nom de Darwin sans entrer dans des tempêtes de polémiques. Pour leurs apports scientifiques, toujours remarquables (encore plus si on considère les moyens de l'époque), on doit rendre hommage à Darwin et à Lamarck (avec une pensée pour ce dernier qui n'est pas devenu le père d'un "lamarckisme" aussi célèbre que l'est le "darwinisme").

Au milieu des polémiques la science avance et les percées dans le domaine de la génétique sont à la fois extraordinaire et très inquiétantes. Des chercheurs très proactifs font état avec justesse d'acquis qui infirment "certaines des idées de Darwin" qui semblent aujourd'hui dépassées.

Il faut lire le livre du professeur Didier Raoult "Dépasser Darwin" (Editions Plon). Tout en nous livrant de manière très didactique un point de vue d'expert très crédible sur quelques fondamentaux des théories de Darwin, l'auteur nous fait également un exposé très opportun sur notre statut d'humains colonisés par une immensité de microorganismes.

Au milieu de nos difficultés sociétales courantes, il faut mettre les avancées de la génétique dans les problèmes qui accentuent l'urgence à sortir de la barbarie, directe et indirecte. Quelques virus malveillants, naturels ou artificiels, ou quelques cousins à peine plus grands, sont de plus en plus probables, avec la destruction massive de l'espèce humaine (riches et pauvres), si nous ne sortons pas rapidement de la stupidité dominante qui gouverne la montée récurrente de nos crises, avec là une "solidarité incontournable" pour "ceux d'en haut et ceux d'en bas", en dehors de toute polémique sur les responsabilités.

déni

En psychologie, le "déni" est défini comme "un refus d'accepter une réalité parce que celle-ci est ressentie comme traumatisante".

Si on tient compte de ce qu'il est très courant d'observer, il semble que cette définition soit à reconsidérer, même en restant dans le domaine de la psychologie.

Par exemple, on peut dire qu'il y a une pandémie généralisée de déni dans la sphère financière et il n'est pas certain que ce soit là pour des sous-jacences traumatisantes.

Le déni devient "un refus d'accepter une réalité, pour toutes les raisons observables, conscientes ou subconscientes".

Parmi les plus répandus, il y a le "déni idéologique", très grave, qui relève d'une vérité clairement perçue intérieurement, mais refusée dans toute communication, au nom d'une servitude idéologique. La pleine conscience de l'asservissement à l'idéologie n'est pas toujours présente et les attitudes de "conviction profonde" sont fréquentes. L'ultralibéralisme nous inonde en continu de ce genre de témoignage.

Le "déni de pouvoir", bien banal et pas loin de "l'abus de pouvoir", est l'affirmation de "qui est le maître", les communications relevant alors du "discours-action", la matière du discours pouvant être à la limite complètement non significative. Le plus grave des dénis de pouvoir est celui de l'affirmation d'une contre-vérité avec l'autorité suffisante pour la faire accepter comme une vérité incontestable.

Le "déni de pouvoir" est très souvent associé au "déni idéologique".

Nos relations "sociétales" sont "pourries" par des empilements de dénis et de leurs conséquences, avec l'impossibilité de sortir d'un enchevêtrement de faussetés.

ceux d'en haut, ceux d'en bas

L'évocation, restée célèbre, de "la France d'en bas", est à l'origine des deux expressions "ceux d'en haut" et "ceux d'en bas", qui ont de nombreux avantages.

Le principal avantage, exception rare, est "son flou sémantique", avec pour conséquence immédiate la coupure, autant que faire se peut, avec toute idéologie.

Alors que nous sommes à la recherche de nouveaux repères sociétaux, il est commode, voire nécessaire, de disposer d'expressions permettant de considérer "ceux d'en haut" et "ceux d'en bas", la ligne de séparation entre le haut et le bas restant indéfinie ou liée à tout contexte où elle peut être précisée.

Un autre avantage, conséquence du premier, est de "dépassionner" le débat sur la problématique sociétale.

Enfin, troisième avantage et non le moindre, il vient une définition assez facilement acceptable, pour cette fichue problématique sociétale : réguler convenablement la relation entre ceux d'en haut et ceux d'en bas, compte tenu de l'impossibilité basique d'une société dans laquelle le haut et le bas n'existeraient plus.

Il reste que, crise oblige, la ligne de séparation entre le haut et le bas est apparemment montée très haut, avec à isoler un tout petit nombre d'une immense majorité, la conscience de cela pouvant devenir extrêmement encourageante.

innover

C'est la "tarte à la crême", le top des tops dans les discours, la planche de salut universelle des économies qui battent de l'aile. C'est à la fois une vérité basique et un abîme de faussetés, d'illusions mixées de barnumisation banale ramenant vers les "immenses investissements nécessaires pour que l'étincelle innovante puisse jaillir".

Il faut en rire et on va d'abord "prouver qu'innover est quasiment impossible", pour le fun, car il y a là vraiment de quoi s'amuser beaucoup, avec un discours innovant ? Sait-on jamais !

Pour innover il faut le plus souvent créer des idées ou des concepts nouveaux, ce qui est l'étape un. Ensuite "faire accepter l'innovation" devient un vrai challenge. Il faut souvent innover pour trouver le moyen de faire accepter le contenu de l'étape un, ce qui est l'étape deux, le plus souvent infranchissable, car si on y réfléchit bien, il n'y a aucune raison pour que l'étape deux qui est une innovation échappe à la règle concernant l'étape un.

Il y a des domaines où la R&D demande des équipenents lourds, c'est incontestable, mais, si les très grandes entreprises peuvent être le fruit de découvertes et d'innovations de précurseurs géniaux, ce n'est quasiment jamais le fait d'entreprises où ces génies ont fait défaut, dans ou hors de l'entreprise.

Là, il en a qui hurlaient déjà au début et qui vont exploser. Il faut donc porter l'estocade : la société "de la marque à la pomme" serait-elle en difficultés parce que le courant lié à la créativité de son très génial fondateur est en passe de disparaître ? Cqfd !

Il y a tout de même une leçon à tirer, pour que la planche de salut de l'innovation puisse fonctionner.

Le nombre de personnes associées n'y fait rien, l'ampleur des moyens disponibles non plus, et puis le vrai novateur n'est pas un pion anonyme. Puisque l'informatique est à l'ordre du jour dans ce thème, on peut évoquer les difficultés du leader historique qui semble ne jamais pouvoir proposer en premier les bases "natives" des nouveaux succès commerciaux, malgré la revendication d'investissements pharaoniques en R&D.

Il faut mettre en place un (des?) bouclier(s?) de protection très efficace(s?) contre la prédation des innovations par les très grands groupes en panne d'innover (c'est aussi "notoire"), prédation qui sèche au passage le courant innovant en s'en attribuant les mérites (marque oblige!).

Les vrais novateurs, petits ou grands, doivent être très protégés, comme la braise d'un feu naissant. Ils sont à la fois indispensables et très fragiles face aux prédateurs car très souvent dans l'enthousiasme de leur vécu. Trop rares, très rares, les vrais novateurs méritent la reconnaissance sociétale de leur talent.

culture

C'est devenu un mot "sociétal", mis en avant dans trop de discours, avec quelle signification ? Les minorités ont "droit" à "leur culture" , mais c'est quoi ? On oublie tout le temps que la culture est très souvent le fruit d'une pratique régulière, d'un apprentissage, un progrès lié à ça, un enrichissement, ou encore le maintien d'acquis, comme par exemple une bonne santé liée à des usages et des connaissances mis en pratiques.

La "culture" au sens de ce qui est "hérité du fond des âges" n'est pas nécessairement autre chose que le fruit d'un obscurantisme dépassé, remis en cause par du savoir qui n'existait pas. Il y a lieu de constamment s'interroger sur ces héritages, parfois un peu ou beaucoup barbares, et il faudrait "un autre mot" pour ce contexte "culturel".

vulgate (avec "v" minuscule)

Il est difficile de trouver une définition claire de "vulgate" avec un "v" minuscule. Celle qui semble la meilleure (et non péjorative) est "un ensemble de textes considérés par un groupe de travail comme d'une part l'objet d'un consensus sur leur importance et d'autre part comme pas mûr, c'est "une base de travail". Il y a aussi "la vulgate néolibérale", là avec une connotation péjorative. Cela donne à penser que toute "la science économique" n'est basée que sur des fondements "pas vraiment scientifiques".

nota : il y est très facile de trouver la signification de "Vulgate" sur internet, qui renvoie de très nombreuses références.

système sociétal (sociosystème)

Le "système sociétal (sociosystème)" est la clé. Il faut bien voir que, pris en compte ou ignoré, ou encore partiellement envisagé, le "système sociétal" est là, dominant les discours et les idéologies, il se manifeste par des malheurs collectifs récurrents, auxquels ceux qui croient être maîtres du jeu n'échappent pas toujours.

Il y a ailleurs dans ce blog quelques idées plus détaillées sur les raisons "basiques" à mettre en avant le sociosystème, de toute évidence considéré ici comme "la chose à bâtir", l'objectif majeur.

fiduciaire

Toutes significations liées au terme bien considérées, on peut dire que "fiduciaire" signifie "digne de confiance quand celle-ci est un acte de foi", c'est-à-dire qu'il faut exclure "la confiance liée aux certitudes", certitudes basées par exemple sur des bases de science.

On voit que, dans sa signification ainsi définie, le terme "fiduciaire" devrait faire partie du "langage courant" tellement "digne de confiance" est porteur d'une sémantique clé de la vie en société, alors que l'on constate, dans les dérives d'une "com" exacerbée par la rudesse des compétitivités, que plus rien ou presque n'est "digne de confiance". Il resterait "la monnaie" dite "fiduciaire", par opposition à "de la monnaie qui ne l'est pas" ? Cela commence mal.

Pour tenter d'y voir un peu clair, il faut regarder l'histoire de l'avènement des monnaies et de leurs différenciations, mais "la confiance" reste au coeur du problème, et on va voir que "pas une seule monnaie moderne n'est digne de confiance", donc "fiduciaire" au sens strict.

Si on passe les formes les plus archaïques les premières "vraies monnaies" furent faites de métaux plus ou moins précieux et frappées avec une effigie. Elles étaient avec une valeur nominale intrinsèque, mais d'usage peu pratique dès que des grandes quantités étaient impliquées. C'est ainsi qu'apparaît la monnaie "scripturale" car les sommes concernées sont "écrites" sur des livres de comptes. Au fil de l'histoire apparaissent les "lettres de changes" qui sont les ancêtres de nos chèques.

Les premières banques sont à l'origine de la monnaie "fiduciaire" en dissociant "la valeur, devenue quasi-nulle, du support de la monnaie" et la valeur nominale (XVIIème siècle). Ainsi est créée une monnaie dont les sommes peuvent être librement échangées par tout le monde et dont "la valeur marchande" est liée à "la confiance" qu'elle suscite. Il faut déjà regarder de près les monopoles de création accordés aux banques et les abus qui en ont résulté, mettant déjà en cause la fameuse "confiance".

De nos jours, toutes les monnaies sont "déconnectées" d'une contrepartie "précieuse" ce qui est une bonne chose en soi, mais, concernant "l'énergie même de nos sociétés civiles", il y a des "flous sémantiques" pernicieux. Trop souvent, la monnaie est à la fois "quantité" et "unité de compte" alors qu'une monnaie" c'est d'abord et avant tout une "unité de compte", on comptera par exemple "en euros" ou "en dollars.

A partir de là on voit que "plus rien n'est fiduciaire dans tout ça" avec en avant plan l'immense spéculation sur les monnaies, spéculation planétaire véhiculant des sommes astronomiques (chaque "jour" plus de 4000 milliards de dollars, à peu près 1,5 fois le PIB français, annuel)

Les parités sont variables au gré des marchés et beaucoup moins d'ailleurs au gré des actions des banques centrales (la BCE aimerait bien par exemple faire baisser la partité euro/dollar). Si votre pays a subi une "attaque féroce contre sa monnaie", vous pouvez toujours tenter "avec vos billets" (fiduciaires) d'acheter la même chose qu'avant l'attaque (même "chez vous").

On doit aller plus loin, car "les dépôts en banque devraient être sans risques" (en règle générale ils le sont) et donc fiduciaires au sens banal, comme la "monnaie papier". Bien sûr ils sont liés comme la monnaie papier aux fluctuations de "la monnaie unité de compte" ("l'euro" chez nous) et donc in fine "pas fiduciaires du tout". Pour finir, il faut dire que des lois sont en gestations chez nous pour "légaliser les faillites bancaires" (aux USA des centaines de banques ont fait faillite depuis la crise).

Alors quoi ou qui est "fiduciaire" ? Plus rien ni personne!

inflation-déflation

La pente naturelle de l'évolution de l'économie planétaire est déflationiste et le maintien de l'inflation par les BCs est contre cette tendance profonde. L'émergence des pays en voie de développement fait baisser les prix. les techniques "durables" diminuent par principe la consommation. Les mesures écologiques "vitales" vont vers le fin de la surproduction et de la surexploitation.

La recherche de la compétitivité est réductrice des salaires, donc des coûts mais aussi du pouvoir d'achat sauf baisse concommittante des prix donc déflation. Les mesures de rigueur et le chômage massif favorisent le développement de l'économie souterraine qui reste hors bilan. L'appauvrissement croissant d'une partie croissante des sociétés civiles participe doublement à une déflation montante, avec d'une part les baisses évidentes du pouvoir d'achat et surtout d'autre part la stimulation d'une créativité en faveur d'innovations "à bas coût", comme par exemple "l'économie du partage local". Les boulversements en cours de "la sphère énergétique" vont vers un effondrement des cours du pétrôle. Inexorablement le "low cost" est devenu "très tendance" et pour longtemps.

Dans cette situation, le maintien de l'inflation, même réduite, par les BCs, fabrique "une bulle inflationiste" dont l'éclatement fera des ravages sans précédent. Il apparaît clairement que c'est "le paradigme financier" qui maintient l'obligation de la croissance.

En définitive on voit bien, là et ailleurs, que seules des mesures monétaires appropriées parviendront à équilibrer le système économico-financier considéré globalement. Les BCs sont déjà d'abord et avant tout des régulateurs qu'il faut sortir des inféodations à une doctrine devenue obsolète en les mettant au service du système sociétal, globalement encore impliquant l'ensemble des composantes de la société civile, c'est-à-dire "aussi les banques". Modifier le paradigme financier en faveur des sociétés civiles (il ne serait pas trop tôt) est la seule façon de concilier les deux tendances profondément ancrées qui concernent d'une part le libre exercice des ambitions et d'autre part avoir une société civile basée sur des fondements humanistes "stables".

faillite des banques

L'argent est trop vital dans nos sociétés pour ne pas gérer avec beaucoup de "justice" les problèmes issus de la mauvaise gestion des banques.

Une banque "de dépôts" en faillite est "un service en faillite", c'est nécessairement à la suite d'un défaut de gestion des responsables. Ceux-ci doivent être pénalisés ("virés") et les dépôts dans tous les cas couverts par la BC (avec des effets très marginaux dans le bilan de celle-ci).

Dans l'intérêt de la société civile, la faillite d'une banque doit donc être gérée au niveau BC avec d'une part une garantie totale sur les dépôts et d'autre part de très lourdes peines pour les responsables de la faillite.

destruction des sociétés civiles

Au sens strict, on ne peut pas vraiment "détruire une société civile", même en entrant dans un génocide, et le problème sociétal a ses racines très profondes dans ce constat.

Pour autant, dans nos sociétés civiles des pays développés, surtout dans les démocraties, sur la base de progrès liés à tout ce que les avancées de notre civilisation ont permis de mettre en place, des "acquis sociétaux" existent, devenus des "rouages" sur lesquels nos sociétés civiles s'appuyent pour vivre et évoluer.

Le "tissu sociétal" s'est ainsi assez rapidement modifié et par exemple on vit en moyenne en meilleure santé et plus longtemps.

On voit bien que "les acquis sociétaux" sont indissociables de ce que sont devenues nos sociétés civiles, et on voit aussi, c'est une des causes de la situation critique qui existe partout dans les sociétés avancées, que l'évolution et le progrès impliquent des "acquis sociétaux nouveaux", ce qui n'a pas été mis en place, nulle part.

Deux points fondamentaux posent un problème extrêmement aigü : d'une part la réduction des gisements d'emplois liée aux automatismes (avec les emplois des jeunes en avant plan), d'autre part l'augmentation de l'espérance de vie, avec le double aspect des ressources financières et de la qualité de vie des séniors.

On voit bien que, si on suppose résolus les deux problèmes précités, il y a tellement de progrès acquis que ce qui pourrait manquer semble très secondaire. Mais rien n'a été fait, et bien au contraire, "on" a laissé monter une situation de crise financière qui aboutit à "détruire des acquis sociétaux" au lieu de créer ceux que les nouveaux besoins ont fait apparaître.

Une société civile qui "pert ses acquis fondamentaux" se transforme en profondeur, quelque part elle meurt pour laisser la place à une autre société civile dans laquelle la vie individuelle est majoritairement problématique.

On peut très légitimement dire qu'une telle société civile est détruite, lentement "détruite et reconstruite", en augmentation croissante des situations collectives dramatiques.

Au point où nous en sommes, dans toutes les nations développées, les sociétés civiles déjà dans l'impasse parce que les structures n'avaient pas suivi l'évolution du tissu sociétal, sont entraînées dans une spirale involutive catastrophique, car destructive d'acquis sociétaux, avec des paroxysmes partout où sont mises en place des politiques d'austérité.

besoins minimaux

Renforcé partout où cela est pertinent dans ce site, le concept des "besoins minimaux" est très certainement "l'acquisition majeure" qui résulte de la réflexion sur les matières abordées dans ce blog.

Le concept est d'une "simplicité extrême", voire "évident" après avoir été défini, mais pour autant il constitue une véritable "innovation" si on le considère dans le contexte des sociétés civiles, contexte dans lequel, implicitement, beaucoup de décisions sont prises en faisant référence à des besoins minimaux, la "minimalité" émergeant de manière lancinante à notre époque où les sociétés civiles sont dépouillées progressivement de moyens vitaux, au nom de mesures de rigueur liées aux problèmes financiers.

La référence aux "besoins minimaux" (BMx) permet de bâtir des outils de diagnostic et donc de décisions, outils sans lesquels les débats idéologiques sont dominants avec les résultats que l'on peut observer.

Plus encore, les BMx permettent de mettre en évidence une corrélation directe avec les endettements nationaux, inexorables dans le contexte des institutions financières et éconnomiques actuelles.

On consultera pour plus de développements la page

Le concept des "besoins minimaux" (BMx) d'une société civile

page à laquelle on peut aussi directement accéder depuis les sections principales.

barnumisation

Il faut lire le livre de Marc Fumarolli "PARIS-NEW YORK ET RETOUR" pour très certainement rencontrer pour la première fois "barnumisation". Rencontre au départ un peu inattendue dans un livre essentiellement consacré à l'art, mais l'auteur n'hésite pas à aborder des aspects sociétaux plus généraux et aussi la "barnumisation" et l'art, en particulier l'art contemporain, font vraiment bon ménage.

"Phineas Taylor Barnum" est le très célèbre créateur du cirque qui porte son nom (Wikipédia ne cite, dans une très courte biographie, guère plus que ce lien avec le célèbre cirque).

Si on cherche "barnumization" (avec "z" pour avoir aussi les références en anglais ou en américain) sur internet, on trouve guère plus de 80 références ce qui est extrêmement peu, tellement la "barnumisation" est dans nos vie, permanente et harcelante, ou insidieuse car passée inaperçue, ce qui est le comble de l'art du "barmumiseur" (avec un "s" pour faire français).

Le personnage que décrit Marc Fumarolli est beaucoup plus important que ce que le fameux cirque peut amener à penser. Comme à peu près partout dans son livre, les quelques pages qu'il consacre à ce personnage "historique" sont un pur délice et demanderaient à être citées dans de très larges extraits.

Si Barnum n'est pas l'inventeur de la publicité, il semble qu'il en soit l'ingénieur le plus brillant de son époque, et, comme le sont très souvent les ingénieurs, le metteur au point de l'invention avec quelques ajouts personnels fondamentaux. Son influence demeure et s'est répandue partout, "planétairement". Pour citer Marc Fumarolli : "Il fait partie de l'air que l'on respire à Times Square ...", ou encore Barnum affirmait que "les gens aiment être charlatanisés", ou encore qu'il fut qualifié de "prince des charlatans" avec l'invention de "barmumization" pour définir "son art de faire de rien quelque chose de fabuleusement attrayant". Toujours faisant référence au livre de Marc Fumarolli, on trouve que Barnum est l'inventeur du "merchandizing" et de la "customization". Sa célébrité devint telle que lors d'un voyage en Europe il fut reçu par la Reine Victoria.

Au risque de trahir un peu la sémantique de "barnumization", mais certainement peu, "barnumisation" et "barnumiser" apparaissent comme étant d'une utilité quotidienne. "Barnumiser" résonne en français avec quelque chose de très familier, familier au double sens de très courant et de pas très bienséant. Le mot français est en quelque sorte une abréviation de "barnumiser", donc in fine "barnumiser" peut être adopté en tant que manière correcte de dire la même chose.

Avec enfin des vocables pouvant être utilisé en tous lieux ou presque, la "barnumisation" apparaît dans toute sa portée sociétale, immense, pandémique, planétaire, celle d'un principe culturel universel.

Depuis des millénaires (?) tous les pouvoirs ont barnumisé et surbarnumisé tout le monde. C'est ainsi que nous avons dans nos gènes culturels des idées faussées, les plus insidieuses. Il faut arriver à se débarasser de tant et tant de choses apprises au berceau ou presque (ou plus tard), qui ne sont que des images d'Epinal (enjolivées ou enlaidies) cachant des réalités passées aux oubliettes. Il faut remercier tous ceux qui dépoussièrent ces faux héritages, avec souvent une attitude jubilatoire très contagieuse.

De nos jours, dans une attitude barnumisante basique, on dit "communication". Si on dit ainsi, c'est pour cacher la "charlatanisation", énorme, planétaire, incrustée dans les moeurs, généralisée, la tromperie et plus encore, la fabrication constante de dupes, partout et tout le temps.

En aval de tous les commerces, avec aussi de nos jours le commerce politique (bien "se vendre" aux électeurs), nous avons, tâche impossible, à construire une sagesse existentielle dans un univers barnumisé où tout doit être soupçonné de duperie.

Enfin, pour que ce qui concerne "barnumisation" soit complet, il est nécessaire de faire le lien avec "storytelling", très intentionnellement placé ci-dessous, avec ici une quasi-certitude : si "P.T. Barnum" n'a pas pu être vraiment conscient (est-ce si certain ?) de ce que "tromper en racontant des histoires" pouvait avoir comme portée sociétale universelle, il est un des tous premiers (le premier ?) à avoir donné à cette activité une dimension quasi-industrielle.

storytelling

Pour le fun, il faut commencer ainsi ...

      Il était une fois,
      dans les années 90 du siècle
      précédent,
      des publicistes uessaïens
      qui se sont fait de plus en plus de soucis
      avec "une audience résistant aux manipulations",
      de manière significative et croissante.
      Forts de leur puissance
      et d'immenses soutiens financiers,
      ils ont fait appel à la science
      pour chercher,
      dans une attitude bien banale,
      "l'innovation"
      qui pourrait leur permettre de rebondir.
      

Le "storytelling" est le fruit de ces initiatives, avec un débordement très pernicieux dans le monde politique. Ce qu'il faut retenir, au delà du danger réel à bien connaître, c'est que la nouvelle est bonne. La résistance aux manipulations est croissante, mais, très sournoisement, le "storytelling" a envahi nos vies, incognito, alors il faut le mettre en pleine lumière, c'est une créature de l'ombre qui ne doit pas supporter la lumière.

"Storytelling" se dit "mise en récit" en bon français, mais ça ne va pas du tout car "mise en récit" ne dit pas ce que le "storytelling" contient de "but manipulatoire", ni les techniques pointues pour le faire efficacement, ni les "histoires fausses" (éventuellement). En bon français plus libéré "racontage d'histoire" va beaucoup mieux (aussi plus près de "telling") et la "mise en récit" ne concerne que la phase préparatoire et les techniques associées (la "fabrication des histoires").

En bon français donc (!) le "racontage d'histoires" est une petite merveille de "manière de communiquer", made in USA comme tant d'autres merveilles. Tout de même, chez nous, il y a bien longtemps que "raconter des histoires" signifie "mentir adondamment". Mais "storytelling" c'est mieux, tout en étant la même chose, mieux car c'est "la chose institutionnalisée", avec ses professionnels qui gagnent bien leur vie.

Toujours en bon français, on dit aussi "raconter des histoires à dormir debout", challenge que les professionnels assument parfaitement, avec désormais pour tout citoyen (storytelling politique) et pour tout client (storytelling en marketing), une certitude : celle de dormir debout très souvent.

Car il s'agit bien d'endormir les gens, de les couper de leur vigilance avec le but très évident de les tromper, de les "barnumiser", en quelque sorte une "barnumisation industrialisée".

Le "storytelling" est une utilisation très savante du "discours-action" (voir cette page). Il est de la science mise au service de la tromperie.

Nous sommes devenus assez alertes à déceler rapidement "les bonimenteurs et leurs boniments", mais dans le storytelling le mensonge peut même être absent, ce qui fait baisser notre vigilance, l'histoire racontée étant autosuffisante pour l'effet souhaité. Il n'est plus possible de rester dans la méconnaissance de la machiavélique machination que constitue le "storytelling", avec à regarder "les pubs" d'une autre manière et à se méfier plus que jamais des discours politiques, surtout s'ils racontent une histoire.

Est-ce que "savoir que l'on nous endort" nous protège ? Vaguement sans doute, encore que nous soyons de plus en plus nombreux à être très conscients des histoires étranges que l'on nous raconte. Et puis, tout de même, il y a les bilans économiques et financiers, sur lesquels nous sommes beaucoup à être devenus assez regardants. Là, "ceux d'en bas" sont en face de leurs réalités, pas toujours réjouissantes, avec de quoi boucler, le moment venu, vers les raconteurs(es) d'histoires, les "storytelleurs(es)"!

"Storytelling" est déjà une acquisition sémantique qui éclaire beaucoup les éléments cachés de nos mauvaises décisions. Alors il ne faut pas hésiter, l'annexion de vocables "anglo-saxons" permet d'enrichir le français avec des contenus sémantiques aux résonances propres, ici "très péjorative", avec un outil de plus pour "communiquer" (en toute vérité dite) avec des professionnels de la politique ou de la vente endormissante (souvent les mêmes), désormais identifiables en tant que "storytelleurs(es)".

Il faut aller faire un tour sur internet (obligatoire) et taper "storytelling", cela vaut le détour!

Il est permis de penser que les "storytellers" et "storytelleurs" se leurrent beaucoup en ayant importé ou exporté l'industrie du "storytelling". Nos sociétés civiles sont différentes de la société civile uessaïenne, asservie "au spectacle". Le "storytellé" finit par se réveiller et par se mettre en colère, puis par prendre conscience qu'il n'est pas seul. Les réactions collectives spontanées éclatent dejà en quelques points sensibles.

Il y aurait aussi à dire sur le "neuromarketing", mais si ce n'est pas la même chose, c'est le même problème. Il y a la nécessité de développer une "résistance consciente" à un petit nombre de "focalisations" sur lesquelles on essaie de nous maintenir. Parmi celles-ci il y a "les marques" et c'est le plus facile, il suffit de ne plus y associer de l'importance, mais d'acheter en fonction d'une nécessité et de comparer. Internet et ses possibilités sont de plus en plus exploités pour des approches comparatives, par un nombre croissant d'acheteurs.

In fine, cela finit toujours de la même manière : on nous raconte une histoire. Alors plus elle est verbeuse et/ou loin des fondamentaux d'un vote et d'un achat plus il faut se méfier.

Un consommateur trompé, ou un citoyen trompé, dispose de moyens de le dire facilement à beaucoup de gens : c'est une clé. Le "storytelling" semble aussi ne pas pouvoir empêcher la chute dans les sondages.

qualité de l'information

Aucun système ne peut fonctionner s'il ne véhicule pas une information "de qualité irréprochable". Il serait illusoire de viser cela dans le sociosystème (système sociétal), mais la qualité de l'information sur laquelle nous décidons collectivement des grandes choses est tellement mauvaise que l'améliorer est un objectif sociétal majeur.

Pour "ceux d'en bas" c'est pire encore, car, sous prétexte de "publicité" (problème majeur), de campagne électorale, d'ambitions petites ou grandes, de non-appartenance à tel ou tel groupe, nous sommes "tout le temps" (il faut insister) archi-désinformés.

Il est clair que la nécessité s'impose d'une loi sur "la qualité de l'information", la plus "générique" possible.

bataille de la communication

Cette expression, récurrente dans le discours des médias, n'est que de la logomachie, sauf à s'être arrêté de penser, ce qui nous renvoie à la communication en question.

La "com" est le concept magique du neolibéralisme. Avec "une bonne com" on réussit tout, sauf à l'enrober dans une bataille, et encore. "Faire de la com" c'est le b-a-ba de "la pub", c'est-à-dire du royaume de la "barnumisation", de la manipulation, du mensonge.

La "com" est aussi la base d'une certaine forme de carriérisme en politique, largement exportée par les Uessaïens, chez lesquels une élection est une espèce de cirque dans lequel l'argent est une valeur dominant très largement les idées.

Il reste que "chez nous" les esprits sont un peu plus "pensants" et que les discours hypnotisants sont moins efficaces. De plus, là comme ailleurs, la crise a laissé son empreinte et les gens sont encore plus méfiants qu'avant.

Se lancer dans "une bataille de communication" est une erreur d'appréciation qui met en avant une attitude "agressive". Les discours barnumisants qui suivent ne sont plus entendus.

planche à billets

L'expression "planche à billets" est très généralement employée par les experts de la finance et de l'économie, en tant que "jargon générique" recouvrant tout procédé de création monétaire utilisé par une banque centrale, les nuances à percevoir étant dans le contexte du discours.

Par voie de conséquence (mais pas seulement) la planche à billets est ainsi souvent l'expression d'une ignorance assez profonde des vrais mécanismes monétaires touchant à la création de la monnaie par une banque centrale, à fortiori souvent plus encore par des banques commerciales, l'outil "planche à billet" (avec les "faussaires" et tout ce que cela évoque) restant dans l'imagerie populaire l'unique moyen, moyen au service du pouvoir régalien, ce qui est encore une idée fausse (la très célèbre "Fédéral Reserve" usaïenne est une banque privée).

Très strictement, la vraie planche à billets est très peu souvent concernée, sauf à remplacer des billets usagés, mis à part quelques faussaires.

La "planche à billets virtuelle" (en quelques clics de souris) est plus adaptée aux usages modernes très généralisés de la "monnaie électronique", mais là encore les mécanismes de création de "monnaie électronique" concernent très rarement l'équivalent de "planche à billets", avec l'inévitable mécanisme de dévaluation. De nos jours, les banques centrales créent des quantités astronomiques de monnaie, souvent de manière récurrente (USA, Japon et bien d'autres), sans qu'il soit question de "dévaluation" (voir dans ces notes "quantitative easing (allègement quantitatif)"). La dévaluation reste cependant une opération possible.

Il est important d'ajouter que d'énormes quantités de monnaie sont quotidiennement créées par "les banques commerciales", sans que cela concerne la fichue planche, même virtuelle.

Au bout du compte, l'expression "planche à billet", utilisée à tort et à travers, entretien une confusion sociétalement dommageable, souvent démoralisante sans véritable objet et toujours entretenant des idées fausses trop répandues.

l'ouvrier chinois vit avec 83 euros par mois

Ce genre de commentaire cache une réalité qu'il ne dit pas vraiment. Il est évident que l'ouvrier chinois est en moyenne très mal payé, mais la réalité du pouvoir d'achat dont il dispose, avec environ 1000 yuans par mois, est sans commune mesure avec ce que représentent "chez nous" 83 euros.

Dans ce contexte "la guerre des monnaies" et les problèmes de parité sont tout aussi importants que les écarts de développements des pays concernés.

voter "noir"

Quand on considère le très grand nombre d'abstentionistes dans certaines élections, l'idée émerge d'un mécanisme qui manque pour qu'un vote puisse exprimer "globalement" les raisons qui poussent à s'abstenir. Le rejet global des propositions et/ou des candidats est une des raisons fondamentales. Etre dans cette attitude est licite et un vote devrait être possible, ce qui permettrait de voir plus clair.

L'idée d'un "bulletin noir", chez l'auteur assez ancienne, semble pouvoir être utilisée à cette fin.

A notre époque, rien ne l'interdit, il suffit que l'idée monte, qu'elle commence à être partagée, et qu'un nombre d'abstentionistes non négligeable passe à l'action. C'est un acte positif qui est beaucoup mieux que de rester chez soi ou d'aller se promener.

Si un nombre important de "bulletins noirs" apparaît, Il est certain que les médias s'empareront du fait et que le monde de la politique aura à en tenir compte, alors que le nombre d'abstentionistes ne motive qu'un commentaire de "démobilisation massive", ce qui n'est peut-être pas le reflet de la vérité.

manifeste d'économistes atterrés

Le 05/11/2010, en pleine rédaction de ce blog, découverte sur internet de ce document tout à fait remarquable. Le commentaire est simple : c'est à lire absolument.

quantitative easing (allègement quantitatif)

On dit aussi "monétisation (ou encore monétarisation) de la dette publique", mais c'est une mauvaise façon de dire qui cache la vraie nature du "QE" (la "monétisation de la dette" est aussi du ressort des banques commerciales quand elles "prêtent" en achetant des obligations de l'Etat).

Procédé assez mystérieux, quasiment "illegal ou presque" pour beaucoup d'experts, voire "financièrement dangereux", le QE est devenu incontournable et pratiqué, sans bruit ou avec bruit, par beaucoup de banques centrales des nations développées. Le QE est à la base une politique monétaire "non conventionnelle" utilisée par une banque centrale pour gérer des dettes nationales trop problématiques. Principalement, il s'agit de rachat des bons du Trésor, avec de la monnaie créée à cet effet. Cette politique s'applique aussi actuellement à d'autres actifs financiers problématiques. Il faut remarquer que des quantités considérables de monnaie sont créées à cette occasion sans qu'une dévaluation soit consécutive.

Pour le profane, le mystère et la clé sont dans le devenir de ce qui est ainsi acheté par une BC, avec ce qui peut être attendu en "retombées sociétales".

Il est clair que les politiques monétaires "non conventionnelles" sont devenues un passage obligatoire pour sortir de problématiques sinon insolubles, avec à devoir aller beaucoup plus loin.

économie informelle

Economie familiale, domestique, conviviale, ou encore souterraine (ou clandestine), mal connue dans ses chiffres statistiques, peu présente dans les discours, mais pourtant très officiellement désignée ainsi, "l'économie informelle" est d'une part globalement très importante (elle représente macroscopiquement une fraction non négligeable comparée aux chiffres de "l'économie structurée") et d'autre part un mécanisme économique "sociétal" fondamental.

Dans les pays en voie de développement, l'économie informelle peut être dominante. Dans les pays en difficulté, elle est un élément de la résilience de la société civile (par exemple en Espagne).

Sociétalement considérée, l'économie informelle est une donnée qui demanderait à être "mieux valorisée". Elle représente un ensemble de mécanismes, le plus souvent "de proximité", qui sont "naturels" et qui apportent très certainement "une huile dans les rouages économiques" sans laquelle l'économie structurée ne pourrait pas fonctionner, car trop soumise aux aléas de sa rigidité fragile, rigidité et fragilité accentuées par les mécanismes liés à l'ultralibéralisme.

Il est permis de penser qu'une "société évoluée" (souhaitable) devrait faire une place officielle très importante à "l'économie informelle", dans une optique très décentralisée, en complément des structures économiques de base du "système sociétal". Il faut aussi y voir une solution adaptée coupant les difficultés des "pouvoirs centraux" à prendre en compte la diversité des situations locales, trop souvent tout simplement complètement ignorées, compte tenu du peu de volume financier qui est associé ponctuellement à des nécessités d'économie de proximité pourtant localement critiques.

une plaie sociétale : le voleur

Le "vol" (l'acte du voleur) n'apparaît quasiment jamais dans les éléments fondamentaux à prendre en compte quand on considère "la société civile". Pourtant nous sommes "tous", mais là vraiment absolument "tous", riches et pauvres, concernés par "une vie consacrée de manière presque dominante à se protéger contre les voleurs. "Dominante" ? il faut vraiment regarder le trousseau de clés, avec aujourd'hui tous les dispositifs électroniques équivalents, les mots de passe informatiques, les verrous mis partout pour se protéger contre les effractions de toutes sortes.

Si, si peu que ce soit, nous voulons aller vers une "société civile meilleure", il nous faux considérer tous les facteurs qui interviennent négativement dans "la vie individuelle" (pas faire de la philosophie ou bâtir une nouvelle idéologie). Le but, le seul, est de permettre à chacun de bâtir sa vie au mieux de ses possibilités et de le faire avec des perspectives raisonnables de "pérennité". Le voleur est là le pire ennemi. Le cambrioleur détruit la vie des gens en s'attaquant à une des choses les plus précieuses que nous ayons : un cadre de vie très souvent construit pas à pas, au fil des ans, avec du contenu affectif irremplaçable.

Mais allons plus loin : quel est le cpût sociétal du vol ? Que représentent macroscopiquement les dépenses liées au vol en financement qui pourrait aller vers du beaucoup plus utile ?

Beaucoup d'énergie, d'intelligence, d'innovation, d'industrie pointue, etc, sont consacrés à la lutte contre le vol, mais pourtant nous restons tous individuellement verrouillés par "la certitude" d'être victime d'un vol si notre vigilance faiblit.

Sommes nous "une société de voleurs" ou y-a-t-il là un domaine qui peut rassembler un consensus "total", voleurs mis à part ? Dans la vie banale il y a une apparence étrange, les voleurs ne sont nulle part ou bien ils sont partout : voisins, amis, famille, nous sommes environnés de voleurs.

Alors bien sûr on en arrive à la morale, l'éthique et le reste. Soit le consensus sociétal est clair pour considérer que le vol est une plaie sociétale, avec la nécessité de légiférer en conséquence, à la hauteur de l'enjeu. Soit on laisse les choses en l'état et il n'existera toujours pas de vraie possibilité de construire sa vie, le voleur restant "autorisé" à la détruire sans pénalité personnelle grave.

indigné(s)

La montée en avant plan des "indignados" (et la propagation rapide de ce mouvement) a mis en avant une nouveauté forte dans le monde politique (et sociétal), nouveauté assez inattendue mais typique de l'époque dans laquelle nous sommes. Pour autant que leurs objectifs "politiques" n'aillent pas beaucoup plus loin (à première vue) que l'expression d'une protestation collective, "les indignés" jouent un rôle sociétal très important, renforçant la conscience collective d'une "indignation généralisée" qui ne s'exprime pas toujours.

Très solides dans l'expression durable de leur indignation, les "indignés" agissent dans le sens nécessaire, celui du renforcement de ce qui est objectivement "immoral" et très répandu dans nos structures économiques et financières.

__________________

Fruits d'essais personnels, les commentaires qui suivent concernent aussi des "rencontres", rencontres tout aussi éclairantes et par la suite devenues des outils de pensée indispensables.

praligence (essai)

La nécessité du vocable "praligence" (ou de tout autre vocable porteur de la même signification) s'impose pour lever une ambiguïté assez pénalisante à propos de "intelligence".

La portée "sociétale" de "praligence" est considérable. Elle est liée d'une part à des inégalités fondamentales entre les individus et d'autre part à des difficultés comportementales individuelles permanentes et très répandues.

La "praligence" est "la faculté d'acquisition de la connaissance et/ou du savoir faire". Ce n'est pas "la capacité à apprendre", qui peut être liée à l'environnement. La praligence est une donnée individuelle, comme l'est par exemple l'ouïe. D'un individu à un autre, la praligence est plus ou moins vive (dans l'enrichissement de son savoir, l'individu est plus ou moins agile, plus ou moins véloce).

Ces notes sont focalisées sur le lien entre "praligence" et "intelligence", mais il faut dire que les apprentissages "gestuels", ceux des artisans, ceux des artistes (musiciens par exemple) sont dépendants de la praligence sans que la connaissance soit obligatoirement en jeu (on peut devenir un très bon musicien sans savoir lire une partition).

Il semble possible ici de dire "savoir culturel" pour "connaissance et/ou savoir faire". La praligence devient alors "la faculté d'acquisition du savoir culturel".

On peut dire qu'un apprenti informaticien très praligent aura des difficulté à apprendre les éléments de son métier s'il est privé d'ordinateur, ce qui conditionne "sa capacité" (on peut noter déjà dans cette phrase l'apport de "praligent", en essayant de dire la même chose sans ce vocable).

Les enfants sont banalement très praligents et la praligence est une faculté qui s'émousse en prenant de l'âge. Peu d'enfants savent cela parce que le vocable n'existe pas. Ils apprennent très vite les connaissances qui font partie de leur environnement naturel. Ensuite ils perdent souvent "la chance de leur vie" en n'étant pas conscients, sauf exceptions, des facilités que seule l'enfance possède pour apprendre ce qui est moins à portée immédiate, voire purement scolaire.

Pour préciser un peu plus tout ça, on peut choisir pour définir "intelligence", parmi toutes les définitions admises (il y en a beaucoup), de retenir "la faculté de compréhension". C'est aussi une donnée individuelle, mais, à la différence avec la praligence, elle est considérablement liée "aux acquis de connaissance", au savoir. L'intelligence est plus ou moins vive : là encore, l'individu est plus ou moins agile, plus ou moins véloce. C'est le sens le plus utilisé, par exemple quand on dit "cet enfant est très intelligent" (faute de pouvoir dire "il est très praligent").

Il faut insister sur l'exemple précédent, celui de l'enfant, dire "il est très intelligent" est une expression "inappropriée". Dire "cet enfant est très praligent" est infiniment plus juste. Pour devenir "intelligent", il va falloir qu'il accepte d'abord "d'apprendre", en toute évidence (évidence ici et beaucoup moins jusqu'ici), car sinon les connaissances nécessaires à "la compréhension" vont lui manquer beaucoup. En prenant un cas, extrême mais pourtant assez répandu, d'un enfant très praligent mais réfractaire à tout apprentissage, il restera d'une intelligence assez faible.

Ce n'est pas vraiment difficile à "comprendre" : il est impossible de comprendre "un exposé sur la mécanique quantique" si on n'a pas acquis les connaissances nécessaires. Pourtant ceux qui les ont acquises suivent, avec une "compréhension nécessairement rapide" de quelques éléments au moins de cet exposé.

La "faculté de comprendre", c'est-à-dire "l'intelligence", qui présuppose "un apprentissage", est liée à "l'agilité pour comprendre". Si on compare les individus entre eux, les agilités "de l'intelligence" sont inégalement réparties, à savoir égal, ce qui est incontournable.

Il y a une subtile différence entre "praligence" et "intelligence", qui sont "constamment en jeu" dès qu'il est question de savoir, de connaissance. On peut dire que "la praligence concerne "l'instant où la compréhension se fait". Ensuite notre mémoire enregistre ce qui est "connaissance nouvelle", en mettant en jeu tous les liens inexorables avec d'autres connaissances. Ensuite, l'intelligence concernera "l'accès aux acquis", dans des circonstances où il peut n'y avoir "rien à apprendre" (ce qui, strictement, peut ne pas exister, "tout vécu" étant porteur d'un enrichissement).

Tout bien considéré, il semble qu'il soit difficile de concevoir une intelligence "vive" sans que la praligence "vive" y soit associée.

Enfin, si on veut bien faire un bilan de "tout" ce que nous pouvons observer, nos connaissances sont encore très incomplètes, sur les mécanismes profonds qui concernent "le savoir, la connaissance" d'une part et "leur acquisition" d'autre part. Pour bien s'en convaincre, il suffit de regarder un(e) "violoniste", chose tout à fait extraordinaire, incompréhensible et improbable, avec en aval, pour tout musicien, à devoir jouer sans chercher à comprendre, faute de sinon cesser de pouvoir jouer.

A ce stade, on voit bien que "la connaissance se nourrit de la connaissance", c'est-à-dire que "l'apprentissage" se fait en permanence sur les connaissances déjà acquises, qui servent de base pour l'étape suivante "de l'apprentissage".

Les incidences sociétales de tout ça sont assez considérables. L'enfant est sauf exception "beaucoup plus praligent" que l'adulte, mais cependant "beaucoup moins intelligent" parce qu'ayant beaucoup à apprendre. On clarifie ici le problème des faux génies en herbe (il y en a des immensités de nos jours) qui sont très agiles à manipuler des claviers ou des consoles de jeux. Les parents vont pouvoir mieux apprécier la portée de ces prouesses, liées à la praligence naturelle des enfants et à leur passion, mais, sauf exeception rarissime, pas du tout à leur génie.

Si nous quittons le monde de l'enfance, les adultes ne sont pas tous, loin s'en faut, en situation d'infériorité par rapport à la jeunesse parce que devenus "moins praligents". L'adulte peut être "intelligent" sur ses bases "de connaissances acquises" (elles sont nécessaires), il sera rarement "très intelligent" s'il n'était pas fondamentalement un enfant très praligent. Par contre l'adulte peut conserver longtemps une praligence vive (moindre que celle de l'enfant qu'il était), qui va lui permettre de développer plus loin encore son intelligence, et ce très longtemps, si c'est son choix.

La notion "d'agilité" est permanente dans les discours les plus communs concernant "être intelligent". Il faut mettre l'accent sur cette notion, parce que source de confusions dommageables, d'abord pour le développement de l'enfant, suceptible de porter sur lui-même un jugement trop optimiste, ensuite pour l'adulte qu'il deviendra et plus loin encore pour la régulation de ses connaissances tout au long de sa vie.

Il faut ajouter qu'il y a quelque chose de trompeur, lié à la fois à la praligence et à l'intelligence, qui touche à la "méconnaissance". Une "sensation de tout savoir" est une chose très répandue, en toute naïveté d'une certitude d'avoir atteint la complétude. Quelque part, "savoir cela" est une base nécessaire pour d'abord admettre des points de vue qui ont l'air d'entamer une certitude très affirmée et ensuite cultiver une praligence alerte à s'enquérir de choses à apprendre. En aval de cet acquis, il devient aussi possible de mieux percevoir "les limites" de "points de vue très affirmés fruit d'une connaissance incomplète", pour ensuite pouvoir gérer une attitude circonstancielle aux possibilités multiples, mais en restant constamment en dehors de tout conflit. Les débats plus ou moins médiatisés tombent très souvent dans les problèmes évoqués ici.

En tant qu'espèce vivante, les humains sont exceptionnellement pourvus en "praligence" et par voie de conséquence en "intelligence" : il faudrait en profiter pour être meilleurs dans la conception et la régulation de nos vies en collectivités.

Comprendre "la praligence" c'est appréhender les mécanismes subtils qui s'y rattachent et augmenter ainsi intelligence "et" praligence, dans une approche récursive qui enrichit les deux concepts. Ceux qui comprennent ce qui précède sont bénis des dieux, avec à devoir ne pas gâcher des dons si précieux.

...

Des perles de connaissance, des ouvertures vers des pensées et des idées.

Il y a des mots "puissants", qui bien sûr enrichissent le langage, mais qui sont aussi fortement structurant du paradigme personnel, ils sont générateurs de liberté de penser et ouvrant des perspectives, avec à accepter ou à rejeter la sémantique qu'ils portent.

La vérité est comme une orange, elle offre des points de vue différents, voire opposés.

Trop de conflits, parfois brutaux, sont issus d'une vision partielle.

C'est une vérité dont il faut se pénétrer, vérité peut-être non sujette à points de vue.

CopyrightFrance.com

© Clartereal 2011