CLARTEREAL

Des idées pour une perspective sociétale meilleure ...


V-2. Les banques commerciales, acteurs très opaques

sortir des aspects inutiles de l'opacité bancaire

faciliter l'acquisition des connaissnces basiques

Comme tant d'autres, les experts de la finance utilisent un langage difficilement appréhendable. Cependant il y a "en plus" la volonté permanente de construire "un écran de fumée", avec donc une opacité renforcée.

Par suite assez incomplet, le contenu des notes qui suivent représente le fruit des récoltes obtenues et reflète surtout les doutes, les incompréhensions, les interrogations. Pour toutes ces raisons, ce contenu est susceptible d'être l'objet de modifications et de mises à jour.

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V-2.1. Les banques indissociables de la création monétaire

Pour comprendre le fonctionnement des banques il faut considérer leur interaction avec la création monétaire, toutes les sortes de banques étant là concernées, centrales bien sûr, commerciales, voire banques dites "d'investissement".

Le savoir à acquérir est "ce que font les banques avec la monnaie".

V-2.2. Des idées fausses liées à l'opacité

Les banques commerciales nous sont très familières mais nos idées sur leur rôle et leur fonctionnement sont de manière dominante absolument fausses.

Leur participation à la création monétaire a été évoquée, avec une difficulté, pour beaucoup de gens, à accepter cette réalité. Pourtant ce mécanisme monétaire est primordial dans le contexte économique que nous vivons depuis des décennies. La capacité de prêt des banques est complètement dépendante de la création monétaire, avec des limites qui peuvent devenir très problématiques.

Etant donné leur rôle "sociétal de proximité", le fonctionnement des banques commerciales devrait être plus appréhendable, mais l'opacité reste assez considérable, même si on fait usage des connaissances que les discours médiatiques ont rendues plus familières.

A première vue, une banque commerciale est une entreprise banale, qui développe son activité à partir des fonds propres dont elle dispose. Cependant, comme cette activité concerne directement la monnaie (les quantités de monnaie), ce que produit la banque est à considérer de très près en fonction de cette spécificité, d'autant plus que la banque intervient dans la création monétaire.

La question des "fonds propres des banques" est devenue très actuelle, en relation avec "la crise" et les risques encourus, mais in fine le mystère demeure sur des détails importants concernant la réalité sous-jacente.

V-2.3. Le risque et les limites prudentielles

Dans les paramètres les plus important d'une banque, il y a "le risque", risque lié à son activité de prêteur, mais pas uniquement.

D'énormes prises de risque, au delà des limites prudentielles, sont à la base de la grande crise financière de 2007-2010.

Les risques les plus connus dans les activités d'une banque concernent les prêts et l'activté "de marché" (trading). Pour rester dans du familier il sera fait mention de ce qui peut être connu concernant l'activité de prêteur.

Les limites prudentielles sont fixées par des "ratios de sécurité" qui interdisent des prêts dont le total dépasse une valeur qui est un multiple de la valeur des fonds propres. Ceci s'exprime le plus souvent en indiquant la valeur des fonds propres comparées à la limite du total des prêts. Par exemple on dira que le "ratio de sécurité" est de 8%, ce qui indique que la banque a le droit de prêter ses fonds propres environ 12 fois. On dit parfois aussi que le "levier maximum de la banque est de 12"

Quels que soient les revenus réels que la banque retire de son activité de prêt, il faut bien voir que c'est extrêmement lucratif, ce qui est le moteur majeur de la grande crise. En effet, stimulée par les perspectives, l'imagination créative de cette période s'est portée sur la mise en place de "trucs" qui permettent (permettaient ?) de sortir des bilans une partie des prêts, en titrisant les créances et en vendant les titres aux collègues.

Dans ces conditions le levier des banques est allé jusqu'à des niveaux impensables (40, 50, voire plus).

On peut considérer que, si les limites prudentielles ne sont pas dépassées, nous entrevoyons des principes de fonctionnement qui sont basiquement sains, mais il reste quelques mystères liés à des opacités et/ou à apparences contradictoires.

V-2.4. L'opacité sur les bases de définition des taux d'intérêts

Une grande opacité concerne les "bases de fixation des intérêts". En effet, si on se borne à des calculs bruts, prêter 12 fois les fonds propres rapporte un "intérêt réel" qui est 12 fois l'intérêt de la créance. Clairement, si un simple particulier prête 1000€ à 4%, c'est fini car il n'a pas le droit de le faire plusieurs fois. Pour la banque, qui travaille le plus souvent aux limites (voire au delà) de ce que permettent les fonds propres, l'intérêt "brut" ramené aux fonds propres devient 48%, avec le même taux que pour le particulier précité (il faut peut-être tempérer ces chiffres pour toutes les raisons complexes qui ne permettent pas aux banques commerciales de les atteindre, avec tous les doutes permis du fait des débordements dans la crise des subprimes)

Bien sûr le facteur risque est inclus dans le calcul des taux. Mais, pour aller au delà des choses élémentaires, les banques ont le droit de pondérer une créance en fonction de son niveau de risque, c'est-à-dire que le total qui est utilisé pour prendre en compte le ratio de sécurité est une somme pondérée. On est en droit d'imaginer que "le total des créances" peut dépasser la limite autorisée par le ratio, si la banque s'assure de la qualité de ses clients. On a du mal aussi à imaginer que la banque prête sans garanties.

La banque, de toute évidence, a intérêt à gonfler ses taux, avec les limites imposées par la concurrence.

V-2.5. L'opacité sur les fonds autorisant les prêts

Un point plus critique concerne plus avant les bases sur lesquelles une banque peut prêter

Parmi les choses banalement admises, qui semblent liées à une réalité, les banques ont le droit de considérer une partie des dépôts comme une base l'autorisant à prêter.

Là, si on revient aux fonds propres, les choses deviennent assez contradictoires. La question des fonds propres semble jusqu'ici liée à une capitalisation "investie" par des actionnaires. On peut là citer le cas de la Société Générale qui a dû gérer un difficile problème de recapitalisation au moment de l'affaire Kerviel.

L'utilisation des dépôts comme base de l'activité de prêt est, en deça de toute considération d'éthique qui monte inexorablement à notre époque, certainement une pratique très ancienne, sans doute historiquement la seule disponible à certaines périodes.

De nos jours, on ne parle jamais de ça, ce qui contribue à maintenir le malaise.

En allant plus loin encore, les banques centrales obligent les banques commerciales à gérer auprès d'elles des réserves (en monnaie centrale) qui sont un quota réglementaire sur le montant des créances, ce qui est un mécanisme très admissible, mais, au delà de ça, les banques commerciales sont à même d'emprunter auprès de leur banque centrale à des fins de soutien de son activité de prêteur. De là part l'idée couramment admise que la banque ne prête que si elle a l'argent, sinon elle emprunte à sa BC, à taux préférentiel très bas, pour ensuite prêter à son client à un taux supérieur, et donc qu'elle ne crée pas de monnaie.

V-2.6. Le problème de la confiance

Il est clair que "la crise" à fait perdre "la confiance" qu'individuellement nous avions tendance à accorder à nos banques (commerciales). Cette perte de confiance est "une plaie dans le système bancaire", qui utilise le paramètre "confiance" en tant qu'un des éléments fondamentaux du métier.

Tout bien considéré, avec à conserver une attitude "réaliste pragmatique", l'opacité bancaire est une nécessité "sociétale", par effet "macroscopique" dont il ne sera pas possible de sortir avant longtemps, tellement nos rapports individuels à l'argent sont conflictuels, voire sauvages.

On arrive à une espèce de cercle vicieux, car la confiance ne peut pas être restaurée sans un minimum de "transparence".

Le coeur du problème devient alors cernable. L'opacité bancaire "cache tout" : les contenus des comptes de clients "et" ses mécanismes de fonctionnement.

L'opacité sur les comptes (le secret bancaire) ne pose pas de vrai problème "sociétal", mais par contre la "double opacité" fait monter l'idée que le fonctionnnement d'une banque contient des choses difficilement avouables.

Inexorablement, on voit apparaître là un "fossé éthique" (ou moral) entre ce qui peut être ressenti comme "le fruit de l'histoire du monde bancaire" et le contexte actuel des exigences croissantes largement consensuelles dans la société civile.

V-2.7. Une base de transparence démocratiquement nécessaire

Tout ce contexte d'opacité est très inquiétant car il pose aussi le problème de la décision politique, avec les élus pas nécessairement à même de comprendre un domaine à priori difficile, mais domaine qui semble bien pouvoir être appréhendé si des règles "sociétales" de clarté (de transparence) étaient rendues obligatoires, transparence dans les mécanismes réels, avec un soucis de complétude.

Compte tenu de l'importance sociétalement primordiale de la finance, dans une démocratie où toute personne peut à priori s'engager dans une carrière politique, il est nécessaire de tenir à la disposition de tout citoyen qui souhaite en prendre connaissance un savoir clair délivré de toutes les opacités inutiles.

Les technologies disponibles rendant cette mise à disposition extrêmement facile, il reste à légiférer pour que tout devienne sociétalement clair.

V-2.8. Une efficacité "sociétalement" exploitable

Toutes ces observations mises bout à bout, on peut, sans sortir beaucoup de l'état des lieux, "détendre considérablement" les problèmatiques aux niveaux macroscopiques de la société civile, dans tout ce qui concerne les structures de solidarité déjà en place.

Il est trop tard, la "confiance" ne reviendra pas sans mesures à la fois efficaces et transparentes. Pour cela il est possible d'exploiter la redoutable efficacité des rouages du système bancaire, avec la mise en place de "structures complémentaires" mettant la société civile le plus possible à l'abri des aléas de l'économie, vraie ou financière.

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Se libérer de toute idéologie et voir poindre des solutions pragmatiques

Restaurer le sens de mots, tellement galvaudés dans des discours et des écrits liés à des idéologies et/ou à des postures, avec ensuite tant d'espoirs déçus.

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