CLARTEREAL

Des idées pour une perspective sociétale meilleure ...


V-1. Les monnaies au centre du problème

tant d'idées fausses et tant d'illusions vraies sur

la source de l'énergie dans la vie sociétale

La monnaie nous semble extrêmement familière, tellement nous la pratiquons quotidiennement. Pourtant comprendre "la monnaie" et ses mécanismes amène à prendre conscience d'un domaine complexe, de celui "des monnaies", avec, au delà de "l'euro, la livre sterling, le yuan, etc", des ramifications insoupçonnées de "catégories de monnaie", avec la fiduciaire, la "monnaie centrale", celle créée par les banques commerciales, etc.

Il s'ensuit que nous manipulons beaucoup d'idées fausses sur la monnaie et par voie de conséquences aussi des illusions.

Le thème "des monnaies" reste une affaire d'experts. C'est un domaine très complexe, corrélé avec l'opacité bancaire. Ce qui peut être dit ici ne concernera que les aspects "problématiques", aspects qui eux peuvent être mieux cernés, avec la possibilité de mettre en évidence des questions importantes.

Il faut aussi souligner que, là de manière dominante, la technologie moderne "change la donne radicalement", avec à la fois l'amplification de défauts structurels autrefois tolérables et la possibilité très positive de pouvoir gérer "enfin" des solutions naguère hors de portée.

De nos jours, le "clic de souris" a pris "monétairement" une importance qui surpasse tout ce qu'il peut avoir en importance dans n'importe quel autre domaine.

En partant de la monnaie, on arrive aux "liquidités", à "la liquidité", donnée centrale de la grande problématique du monde bancaire. C'est la source de toutes les possibilités de "financement", mais la liquidité reste une donnée assez difficile à cerner, dans le monde bancaire commercial et dans le monde interbancaire.

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V-1.1. Les monnaies : le coeur des difficultés

Il y a une illusion planétairement dominante, largement entretenue par ceux qui savent, qui fait de la monnaie une chose assez mystérieuse, avec là un paradoxe sociétal, tellement la monnaie nous est familière, au coeur de nos vies l'énergie fondamentale qui permet de les construire.

Il faut cependant dire que nous vivons la fin d'une partie du mystère, fin que la grande crise financière a contribué à confirmer, pour un nombre croissant mais encore trop petit de personnes.

Il est important de citer ici, parmi les "immensément stupéfaits par l'ampleur des illusions", nos dirigeants politiques, très largement barnumisés et vraiment pas heureux de l'avoir découvert.

La prise de conscience et l'acquis des connaissances progressent, mais, vraiment, il est extrêmement difficile de savoir de manière précise les mécanismes monétaires, même si on possède un bon bagage culturel permettant de ne pas s'effaroucher avec des choses complexes.

Tous comptes faits, cette monnaie si familière est "un tabou" dès que l'on veut sortir des discours barnumisants.

La complexité est beaucoup amplifiée et sert d'écran de fumée, masquant des mécanismes fondamentaux qui sont à portée de beaucoup de gens, de nos jours de plus en plus nombreux à pouvoir les comprendre.

Il faut là dire ou redire, que la très (trop) célèbre planche à billet (ou ses équivalents électroniques), est la pièce maîtresse de la grande illusion monétaire, planche (de salut) à laquelle trop d'experts, parfois un peu perdus, se raccrochent pour étayer leurs discours.

Trop souvent, on évoque des "liquidités" ou des "injections" ou plus banalement des "montants" ou des "finances", c'est à dire de "la circulation de la monnaie". C'est certes très important, mais dans toute cette monnaie qui "circule", de nos jours à la vitesse de la lumière et en quantités astronomiques, il y a une fraction très importante de "monnaie créée", en permanence tant l'activité bancaire est planétairement jamais en repos.

La création de la monnaie ("des monnaies") est la base de l'activité financière, plus encore que la circulation. C'est en ayant bien en évidence cette réalité que des vraies solutions sociétalement avantageuses peuvent être entrevues.

V-1.2. Les "vrais-monnayeurs"

Pour beaucoup de gens, la découverte des mécanismes de création monétaire "hors planche à billets" est un vécu très traumatisant, pouvant aller jusqu'à susciter une attitude de déni.

Le "blocage culturel hérité" est tel que ceux qui ont accepté ce qui touche à l'activité de "leur banque", vont refuser d'admettre les mêmes réalités dans le monde interbancaire et encore plus haut dans celui des banques centrales.

Il faut bien le voir en face, la "finance folle" est la finance droguée par tous les mécanismes (nombreux et "non étatiques") au moyen desquels il est possible de créer de la monnaie. La masse monétaire "globale" de la planète est en augmentation permanente sans que les Etats ou les banques centrales soient nécessairement impliqués.

Il y a "pire" :

les Etats n'ont fondamentalement plus rien à décider dans ce qui touche à la création monétaire.

Au delà de ces questions épineuses et sociétalement majeures touchant à l'exercice des pouvoirs, il reste que tous les mécanismes bancaires, et tout particulièrement ceux liés à la création monétaire, sont extrêmement bien adaptés au monde économico-financier actuel. Il n'y a rien à changer "dans les mécanismes".

Le problème est dans "le pouvoir", dans "qui l'exerce" et dans "pour quels objectifs".

Paradoxalement, il semble qu'il faille "déculpabiliser le monde bancaire" à propos de son rôle direct dans la création de la monnaie. Un prix Nobel d'économie (français) les considère comme des "faux-monnayeurs". C'est dommage, car avec "vrais-monnayeurs" il aurait contribué à laisser monter au grand jour cette vérité profonde, encore redite, que c'est la banque qui est le plus grand acteur dans la création monétaire, banque de détail et banque centrale, en toute autonomie par rapport à l'Etat.

Si on cherche bien, la création de monnaie intervient dans des domaines variés de l'activité financière. Le "trading" semble soupçonnable, au minimum dans certaines de ses formes, par exemple, dans le nanotrading, qui utilise une mécanique "logicielle" pour très rapidement faire une double transaction "avant que les autres aient pu réagir". A partir de là il y a lieu de s'interroger sur des formes plus banales de trading.

Une partie de la donne actuelle sur les monnaies est directement liée aux progrès techniques et aux facilités sans précédent pour gérer des informations (trading) et/ou des mouvements de liquidités monétaires en très grandes quantités, disponibles ou créées.

Là, de manière dominante, la technologie moderne "change la donne radicalement", avec à la fois l'amplification de défauts structurels autrefois tolérables et la possibilité très positive de pouvoir gérer "enfin" des solutions naguère hors de portée.

De nos jours, le "clic de souris" a pris "monétairement" une importance qui surpasse tout ce qu'il peut avoir dans n'importe quel autre domaine.

V-1.3. Le pouvoir régalien et la monnaie

La régulation des quantités de monnaie est une base de la construction d'un sociosystème stable. Il n'est plus possible de définir les niveaux de financement des rouages sociétaux à partir d'un lien unique avec l'activité économique, pour dégager vaille que vaille ce qui peut l'être, c'est-à-dire toujours une portion congrue, "ceux den haut" ne cessant jamais de tirer vers eux tout ce qu'ils peuvent et disposant d'outils de plus en plus efficaces pour le faire. Il faut arriver à stabiliser les financements aux niveaux requis par les besoins minimaux de la société civile.

Il n'est pas impossible de rejoindre les idées "monétaristes" de départ, celles des initiateurs de cette théorie, en donnant enfin aux banques centrales un vrai rôle de régulateur, avec une mission supplémentaire de sauvegarde des sociétés civiles, mission dominante, au delà de la mission de régulation du système bancaire, avec en aval celle de l'économie. Dans ce contexte, on voit mal comment les Etats peuvent rester sur la touche.

Les Etats ont trop perdu en abandonnant le pouvoir régalien sur la création de la monnaie. Les faits l'ont démontré, les banques centrales restent trop proches des milieux financiers, ce qui est dans la logique des choses.

Il y a une difficulté fondamentale, pour un pouvoir politique, à faire admettre une urgence économique "sociétale" impliquant des mesures en faveur de la société civile, mesures pouvant paraître non optimales pour le monde financier en général, sauf à les rendre réglementaires et acceptables, après en avoir étudié les modalités.

Il est clair que l'on ne s'interroge plus vraiment sur ce point : la montée des dettes souveraines à des seuils critique est très liée à la perte du pouvoir monétaire des Etats.

Sans trop de remises en causes, il y a lieu de redonner une partie de ce pouvoir, lorsque la décision politique doit dominer la sacro-sainte indépendance, c'est-à-dire quand la société civile est trop menacée par les contraintes financières.

Une approche complémentaire, proposée dans ce blog avec la mise en place d'une "banque de la solidarité sociétale" (BSS), consiste à créer les conditions qui donnent à la banque centrale une mission statutaire "banale" de surveilance systémique de la société civile, mission assortie de moyens d'intervention, comme cela se fait pour le système bancaire.

In fine et pour conclure :

La finance a fait de la monnaie une chasse gardée du monde bancaire. "L'anomalie" est énorme. Il faut revenir à du raisonnable.

V-1.4. De la monnaie à la liquidité

Nous parlons beaucoup "d'argent liquide", pour dire "de la monnaie en billets ou en pièces". Même si cette manière de dire n'est pas tout à fait fausse au sens du vocabulaire financier, le solde positif d'un compte en banque est aussi "de la liquidité", même si ce n'est pas "de l'argent liquide", car c'est de l'argent "qui peut être dépensé librement".

La notion de "monnaie liquide" semble, au départ, assez compréhensible si on considère son opposé "la monnaie immobilisée", on peut dire "investie". Cet "investissement" est fait à plus ou moins long terme, pendant lequel la quantité de monnaie (la liquidité) n'est plus disponible pour l'investisseur.

Par exemple, un plan d'épargne d'assurance-vie impose une durée minimale. Plus banalement si on "investit" 15000 euros dans l'achat d'une voiture neuve, on a une voiture neuve et 15000 euros en moins qui ne peuvent plus être dépensés.

Maintenant, ce qui paraissait au départ simple se complique un peu. Il faut immédiatement noter que cette "liquidité" n'a pas été "détruite" mais seulement transférée. Le destinataire de l'investissement dispose de la somme investie en tant que liquidité, parfois avec des restrictions réglementaires complexes.

Alors on voit immédiatement que, si on s'intéresse à la "macro-finance", la notion "globale" de liquidité semble ne pas être reliable "simplement" à de l'immobilisation, mais plutôt à "des masses monétaires", ce qui ne diminue pas la complexité.

On va dire que le banquier qui dispose de fonds d'épargne de ses clients, ne peut pas jouer sans risques trop importants avec la totalités de ces fonds, et donc qu'un pourcentage est "immobilisé".

L'achat d'un "bien immobilier" est aussi considéré comme une immobilisation du capital que sa valeur représente. C'est moins évident que pour l'assurance-vie chez le banquier. Est-ce si différent que pour l'achat d'une voiture ? Si vous la gardez suffisamment longtemps elle deviendra une voiture de collection, par ailleurs le bien immobilier peut vieillir et perdre beaucoup de sa valeur, et la voiture achetée est très banalement un bien de consommation qui le plus souvent finira à la casse.

Ici on remarque que très insidieusement nous sommes entrés dans une confusion sémantique entre "immobilier" et "immobilisation", mais que, tous comptes faits, il semble que seul le banquier soit à même de devoir gérer des "fonds immobilisés" (illiquides ?)

Dans toute cette histoire, le devenir des "liquidités" qui ont servi dans les transactions est de perdurer en tant que telles, sauf exceptions très minoritaires dans l'ensemble des transactions, à dominante commerciale.

La monnaie créée par les banques dans leur activité de prêteur est en principe un cas particulier, puisque, toujours en principe, "détruite" à l'échéance du remboursement de la dette. On peut déjà remarquer que macroscopiquement cela semble difficile, par la permanence de l'activité de prêteur face à la permanence de la demande, demande croissante dans des marchés en croissance.

Il y a un écart très étonnant entre d'une part "la création monétaire" que l'on peut attribuer à la "croissance économique" (quelques pourcents) et d'autre part la croissance vertigineuse de la masse monétaire globale, même si on prend en compte les interventions des BCs.

Au delà de l'idée initiale simple, on retiendra que la notion de liquidité reste une affaire d'experts, avec pourtant la nécessité de rendre plus accessibles "les vraies réalités" d'une donnée dominante du monde bancaire et monétaire, sans doute encore trop liée à des volontés d'opacité.

V-1.5. Les liquidités, fondamentales et très problématiques

Monétairement considérée, toute l'activité bancaire et commerciale baigne dans la manipulation de "liquidités", qui sont en permanence, transférées d'un possesseur à un autre, parfois donc après avoir été créées par un banqier, central ou de deuxième rang.

Pour les banques, on peut considérer que ce sont "des usines à fabriquer de la monnaie", comme ailleurs on fabrique des automobiles. Il y a cependant une différence fondamentale entre les deux types de fabrication. Avec la montée de la technologie, à peu de choses près la monnaie est devenue presque exclusivement "virtuelle", de la "monnaie électronique", c'est à dire qu'elle ne nécessite aucune matière première pour être fabriquée (depuis l'abandon de la nécessité des réserves d'or à constituer en contrepartie).

Cette dernière remarque est absolument fondamentale, car elle souligne qu'il n'y a "aucun frein technologique" à la fabrication de quantités immenses de liquidités. Si on lie cela au rôle sociétal de la monnaie, dominant tout (absolument tout), ainsi qu'à l'absence de régulation éthique, la "folie bancaire" est devenue inexorable.

Cependant, il faut absolument souligner aussi les effets très positifs des progrès technologiques, avec la possibilité de maîtriser des situations économiques très complexes. Les injections massives de centaines de milliards faites par les banques centrales ont fait toute la différence entre la crise de 1929 et celle de 2008, mais une telle politique monétaire aurait-elle été techniquement possible en 1929 ?

En définitive, macroscopiquement considérée, c'est quoi "la liquidité" ?

Pour Patrick Arthus et Marie-paule Virard (voir "La liquidité incontrôlable"), La liquidité s'identifie à "la base monétaire", c'est-à-dire "à la monnaie centrale" (aux "quantités de"). Cité par Jean de Maillard ("L'arnaque",p 170) on trouve une répartition en diverses catégories liées aux masses monétaires (monnaie "pièces et billets", "broad money" (M3 ?), titres représentatifs d'une dette, produits dérivés).

Au delà des variantes sur les définitions, "la liquidité" reste le paramètre très critique du monde bancaire.

V-1.6. La monnaie "dans tous ses états"

Quand on cherche des définitions sur les monnaies, la récolte qui monte de la lecture du produit des moteurs de recherche et même des livres, en sélectionnant ce qui paraît sérieux, laisse une impression d'incompréhension généralisée, avec des définitions souvent très contradictoires.

Pour essayer de voir plus clair on va aborder la question sous un angle "vrai-faux" en considérant des "états" de la monnaie, ce qui nous ramène vers la planche à billets et à ses nombreux substituts, mais au bout du compte on y verra peut-être "un peu moins sombre" (plus clair ?), avec une vraie-fausse "transformation de la monnaie".

Le monde bancaire vit sa vie depuis bien longtemps et il est certainement incontournable de devoir considérer les choses en l'état, de seulement regarder ce qui se passe. Pourtant, on peut rêver d'un "reset" qui clarifierait bien des choses, et on va "faire comme si".

Dans un schéma très simpliste, au commencement il y avait les banques centrales (BCs). Les BCs créent de la monnaie "billets et pièces", que tout le monde peut utiliser, mais, dans notre monde moderne, ce n'est vraiment pas très commode car il en faudrait beaucoup trop.

Alors on invente les "banques de second rang", celles qui sont au dessous des BCs (dans la vie courante banques "commerciales", "de détail", d'investissement, etc). On peut pour simplifier les appeler banques secondaires (BSs).

Toujours dans le schéma très simpliste, les BCs créent alors de la monnaie "électronique", dite "monnaie centrale", qui, dit-on souvent, sert "aux échanges entre banques" (marché interbancaire), mais en toute nécessité pas de manière exclusive, car notre "monnaie à nous" devra faire aussi l'objet de mouvements dans les BSs dont nous sommes les clients.

Par un effet de "magie bancaire", la monnaie centrale finit donc par devenir disponible dans les BSs, pour pouvoir servir de "liquidité" dans les besoins exprimés hors du monde bancaire.

Là, les BSs prêtent et créent de la monnaie que l'on va dénommer "monnaie BS", qui commence à circuler de compte en compte et de BS en BS, et certainement au delà.

Il y a d'autres apellations qui ont été volontairement laissées dans l'ombre (fiduciaire, scripturale, etc) et encore d'autres qui relient la monnaie aux "masses monétaires" (M0 à M4), avec des usages pas toujours consensuels ("narrow money", "broad money").

Dand tout ce qui précède, si par exemple on reste dans la zone euro, il n'y a que des euros. Pourtant les rouages comptables des banques nécessitent les différenciations qui ont été mentionnées, en quelque sorte des "états différents" de la monnaie, qui passe nécessairement d'un état à un autre, dans ce qui peut être appelé "la transformation de la monnaie". Parmi ces états, il y a une psychédélique "monnaie fugace" ("stealth money", contre-monnaie, monnaie de contrepartie) qui joue un rôle très important dans les mécanismes de compensations interbancaires.

Dans notre faux-vrai scénario, en définitive, on peut considérer que "pièces et billets" sont une forme particulière de "monnaie centrale" ("vrai" disent les experts) et qu'il nous reste alors "la monnaie centrale" et "la monnaie BS", en très grande quantités par effet multiplicateur.

On voit mal "le devenir vrai" de la "monnaie BS", sauf à imaginer que, par une mécanique vraiment obscure, les BCs finissent par devenir obligées de "créer de la monnaie centrale équivalente" (crises ?).

En restant sur cette interrogation, il est difficile mais nécessaire de se ranger aux côtés des experts qui considèrent "la base monétaire" (la "liquidité") comme exclusivement constituée de "monnaie centrale", avec une difficulté pour savoir où est là dedans "notre liquidité à nous".

V-1.7. L'impossible contrôle de "la liquidité"

La liquidité c'est donc ce que "fabrique" le monde bancaire, le produit de cette "économie très spéciale".

Cette économie est "en surchauffe", elle produit des excédents, avec des mécanismes complexes mais ramenables à un principe de base très simple : ce qui sert à fabriquer de la monnaie c'est la monnaie.

Le monde bancaire est une industrie qui se nourrit de sa propre production.

On voit là que "c'est fait pour diverger", avec une évidence renforcée par l'accélération de cette divergence, fruit de la technologie.

Le "système bancaire" est un système sans régulation, voire pire : condamné à diverger, peut-être à exploser. Dans une activité globalement cancériforme, chaque banque de second rang fabrique le plus d'argent possible, en jouant aux limites parfois dépassées des risques acceptables, et quand la crise survient, les banques centrales sont dans l'obligation d'injecter (fabriquer ?) des quantités massives de liquidité", alors le jeu bancaire reprend de plus belle, "as usual".

Il reste que ce monde en surchauffe exerce une partie de son activité en détruisant le tissu sociétal.

Depuis des décennies, les banques ont obtenu un contrôle total de la monnaie, ce qui a donc manqué c'est une autorité "extérieure" et "régulatrice", avec des pouvoirs pénalisants, comme ailleurs dans la vie sociétale, car on ne peut pas être à la fois "juge et partie".

La problématique est devenue celle d'une quantité immense de liquidité, quantité qui "affole le système". Il y a une crise de la liquidité, mais pas une crise de la pénurie, une crise de l'excédent, une crise de la dérégulation, de l'excès, de l'abus de pouvoir.

On trouve dans le tableau ci-dessous des données très explicites, citées par Jean de Maillard ("L'arnaque",p 170) et un peu arrangées pour les rendre plus évidentes (données attribuables à la situation courant 2006).

La liquidité mondiale

Base de référence

total des

liquidités

PIB

mondial

Monnaie "pièces et billets"

"Broad money" (M3?)

Titres représentatifs d'une dette

Produits dérivés

1 %

11 %

13 %

75 %

10 %

122 %

142 %

802 %

Total

100 %

1076 %

Il faut remarquer la comparaison avec le PIB mondial qui est à l'époque environ 10% du total de la liquidité mondiale, certainement beaucoup moins fin 2010 (< 5% ?) avec une progression de la liquidité à un rythme annuel d'environ 15%, rythme symptomatique d'une production "maladive".

Du point de vue sociétal, la monstruosité est que cette production de liquidité n' a aucune retombée "mécanique" vers la société civile. C'est "produire pour produire", une économie "viciée à la base".

L'enjeu sociétal est de contraindre ce système stupide à des des retombées positives, sans trop le bousculer. Une partie des propositions faites dans ce blog va dans ce sens.

...

Se libérer de toute idéologie et voir poindre des solutions pragmatiques

Restaurer le sens de mots, tellement galvaudés dans des discours et des écrits liés à des idéologies et/ou à des postures, avec ensuite tant d'espoirs déçus.

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