CLARTEREAL

Des idées pour une perspective sociétale meilleure ...


Barbarie, barbares ...

Fruit des effets directs des tensions très graves que connaissent toutes les les sociétés civiles, il y a un problème général avec "la barbarie", très fortement croissante depuis quelques années.

La montée des extrémismes religieux et les crimes ignobles qui les accompagnent parfois occupent à juste titre le premier plan de l'actualité (2015). Pour autant, ainsi que c'est affirmé depuis le 2011 dans ce blog, "la barbarie" est "LE" problème sociétal, partout sur la planète, depuis la nuit des temps.

Une fois cela redit, il y a un challenge presque impossible pour définir la barbarie "brièvement", du point de vue sociétal c'est-à-dire de ce qui touche "aux moeurs", collectivement ou individuellement avec des effets macroscopiques induits. Il faudrait renvoyer le lecteur "à la quasi-totalité du blog", qui pourrait s'intituler "de la barbarie dans les pays développés", avec "comment en sortir" en sous-titre.

Alors, si l'on ne veut pas se leurrer, il faut regarder en face "froidement" ce qui touche à la barbarie, en sortant d'une attitude d'indifférence (voire de déni) à laquelle, petits et grands, nous sommes tous tellement habitués qu'elle est un réflexe subconscient, réflexe qui efface la prise de conscience et fait entrer la barbarie dans la normalité.

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Ba-1. Une définition "sociétale" de "la barbarie"

On trouve sur internet une définition très pertinente pour "barbare", avec à ne pas trop se laisser aller à des considérations étymologiques et historiques, ici sans intérêt. Retenons ce qui concerne les "aspects sociétaux" (voir l'url citée) :

"Des invasions de peuples barbares désolent et bouleversent ..."

"Qui est sauvage, grossier, ignorant ; qui manque de civilisation."

"Qui est cruel, inhumain."

Antonymes : "civilisé" (un seul, tellement interpelant)

(voir "http://fr.wiktionary.org/wiki/barbare" )

Au vu de ce qui précède, qui définit très bien les contextes, on arrive à redéfinir la barbarie en se référant explicitement aux sociétés civiles :

Sociétalement, on doit qualifier de barbares tous les comportements liés aux ambitions de tous ordres (grandes ou petites) s'ils sont si peu que ce soit antisociétaux, en se référant à une perspective humaniste.

Les "déviances psychopathiques", individuelles ou collectives, sont à considérer dans leur contexte propre, même si "les ambititions" peuvent trop souvent y être corrélées.

La définition qui vient d'être donnée ci-dessus va beaucoup aider à mieux considérer nos problèmes sociétaux, car elle s'applique très bien à tous les échecs du passé et à l'ensemble du contexte actuel.

Il faut redire encore que les projets de vie "ambitieux" sont légitimes, voire incontournables dans des destins individuels, mais par ailleurs nos structures actuelles et nos "usages" (nos "moeurs") n'offrent que très peu de moyens permettant des ambitions s'exerçant "sans barbarie", au sens prédéfini ici pour "barbarie".

Il faut noter au passage que c'est dans la remarque ci-dessus, extrêmement importante, que se situe "le coeur du problème sociétal" et le fil directeur pour des solutions, avec, rendue possible par la définition, l'émergence de "la barbarie indirecte", de très loin la plus répandue et la plus pernicieuse.

Ba-2. La "barbarie indirecte"

C'est ici que s'impose une définition supplémentaire, liée à une barbarie "au coeur du coeur" du problème sociétal, la plus répandue et la cible non identifiée de tous les humanistes qui se cassent la tête face à des échecs à répétition.

Etant donné que nous sommes très loin du compte, la trame de nos inter-relations individuelles, avec la nécessité de vivre avec un minimum de conflits (idéalement en l'absence de conflits), induit une certaine tolérance (une insensibilité) aux manifestations de la barbarie (il y a aussi chez beaucoup "un voyeurisme" qui pose problème sans que l'on sorte du sujet).

Cela est par ailleurs également induit par la quantité de crises, petites ou grandes, dans lesquelles nous vivons en quasi-permanence.

Pour toutes les causes ou les raisons invocables, on arrive à ce qui peut être qualifié de "barbarie indirecte", avec pour base dominante "les usages indirectement barbares du pouvoir".

La barbarie indirecte est le fruit "induit" de comportements apparemment dépourvus de barbarie immédiate.

Cette définition permet de mieux cerner nos difficultés actuelles, les crises permanentes dans lesquelles nous sommes entrés, avec enfin avoir la possibilité de qualifier de barbares des comportements qui sortent à l'évidence de l'éthique humaniste et qui ont été dans beaucoup de cas "érigés en dogme ou en usages incompressibles".

Ba-3. La pandémie planétaire de barbarie

Dans les pays où l'actualité est sociétalement très dure, voire invivable, face au désespoir de populations entières, notre incapacité collective à "entrer dans une action", malgré les moyens colossaux à notre disposition, est un symptôme clair de dominance de la barbarie "chez nous", même s'il faut y mettre des nuances.

Citons quelque points (la liste peut-être beaucoup plus longue).

L'électoralisme de la classe politique : antisociétal ? Il bloque en France quelques réformes structurelles très "partielles" qui apporteraient beaucoup d'améliorations dans les finances de la nation sans sacrifier "le modèle français" ... barbare ?

Les sociétés civiles subissant des mesures d'austérité consécutives aux folies de quelques financiers ... barbare ?

Le bizness "amoral" (pour quels motifs ?) ... barbare ?

La "spéculation" ... archétype de la "barbarie indirecte" ... voir dans ce blog la section "repères", avec une référence au livre "Destruction Massive" de Jean Ziegler.

La guerre économique ... barbare ?

La jeunesse "formée" à "accepter la violence comme un jeu", psychologiquement "marquée à vie" par cette "acceptation de la barbarie" ... faut-il seulement se poser la question ?

"La violence médiatisée" et "la violence ludique" pour les adultes ?

etc etc etc etc etc ...

Les "dérives barbares" croissantes dans nos sociétés civiles de pays développés sont un vrai sujet d'inquiétude que de nombreux lanceurs d'alerte n'arrêtent pas de mettre en exergue.

Citer d'autres exemples de barbarie n'est que trop facile, mais trop d'entre nous se borneront à ne voir que les extrémistes de la barbarie. Indirectement, la racine de ces extrémismes est peut-être dans nos barbaries quotidiennement acceptées, dans l'illusion que nous vivons dans des sociétés civiles civilisées et qu'elles pourraient servir d'exemples à suivre.

Pour autant, examinons un de nos usages parmi les plus "normaux" (!) :

Pourquoi avons nous tant besoin du "trousseau de clés" ? Pourquoi "le cambriolage" (pandémique!) qui est un véritable "viol" est-il si banalement accepté comme "un délit mineur" ? Est-ce que nous vivons dans une société de "voleurs" ? Comment construire sa vie dans la sécurité nécessaire au long terme ?

Et, d'une manière ou d'une autre en relation avec le point précédent, un autre point plus lié à la vie moderne :

Les virus informatiques, "jeu" des jeunes hackers (et des moins jeunes), avec le poids monstrueux des sommes gigantesques mondialement investies pour sécuriser des systèmes devenus vitaux pour les sociétés civiles ... pour "le paquet" : barbare ?

Quand pourrons nous prendre en compte les effets macroscopiques, désastreux au plan économique, de petits (?) actes antisociétaux qui "conditionnent" nos vies quodiennes ? Où sont les "barbares" qui nous maintiennent "indirectement" dans ces contraintes ?

Ba-4. Des pistes pour sortir de la barbarie

Au delà des "slogans humanistes" qui ressurgissent sans cesse sommes nous "vraiment" aptes à bâtir dans le futur des sociétés civiles sans barbarie ?

Il y a une "intrication monstrueuse (cancériforme)" de tous nos "comportements aux incidences barbares", constituant une toile dense très difficile à clarifier. Il faudra du temps, mais on peut (on doit) faire "des avancées qui deverrouillent la situation".

Les conditions initiales du développement des sociétés d'humains apportent un héritage lourd et assez évident, et, fruit sans doute du trop plein, les démocraties n'ont fait qu'enlever une couche. Il semble que nous soyons pernicieusement victimes d'une fatalité liée aux ambitions et à l'histoire.

Cependant une confrontation "nouvelle" (new!) entre "humanisme" et "barbarie" est là, émergeant par suite de la progression vertigineusement rapide de nos techniques modernes. A y regarder de près, même si la classe politique s'y pavane, gérer et gouverner des sociétés civiles n'est pas une sinécure, mais la modernité a déjà apporté les outils qui permettent de bien maîtriser la complexité des décisions et des actes. C'est là que se situe la possibilité de sortir enfin de la fatalité historique.

Il faut bien considérer, dès le départ, même si des idées ou des expériences émergent ici ou là, que l'initiative et les avancées ne viendront que des sociétés civiles des nations très développées, avec dans ces nations un face à face déjà engagé entre "un destin ou un autre", et une accélération très importante de l'histoire.

Vivre harmonieusement en société d'humains nécessite de sortir d'un grand nombre de tabous qui sont sociétalement bloquants. Ces tabous sont trop liés à "la barbarie banalisée", acceptée comme "normalité sociétale".

Comme on l'a vu dans le contenu des sous-sections précédentes, si on prend un point de vue "sociétal" en cherchant quelques idées pour sortir des crises récurrentes, sauf à se voiler les yeux, à rester "autiste formaté", un face à face avec "la barbarie courante" monte immédiatement.

Finalement la sensation d'impasse domine. C'est le sentiment le plus banal, celui qui fait dire "on n'y peut rien".

En sortant de l'autisme, en restant conscients des réalités, il faut arriver à faire face à "la barbarie quotidienne", simultanément à "celle d'en haut" et à "celle d'en bas", en haut à celle de la politique et de la finance, avec des rouages légaux et économiques à rendre stables et suffisants, et en bas à celle qui "conditionne" nos rapports individuels.

Il faut "évoluer", une "révolution" n'est pas possible, nous ne pouvons mettre en place qu'un "cadre", un "système", et permettre la montée progressive d'une conscience collective de plus en plus intolérante à la barbarie sous toutes ses formes.

Dans l'action à mener contre "la barbarie d'en haut", il faut arriver à la satisfaction stable des "besoins minimaux" (BMx), qui est liée à une vision différente du rôle joué par la monnaie (au coeur de de nos comportements "barbares") dans la régulation des besoins des société civiles ("société-nation").

Dans l'action à mener contre "la barbarie d'en bas", nous voyons déjà monter la nécessité d'un maintien renforcé de l'ordre public. Il s'agit de veiller à "la qualité de nos vies individuelles" et pas seulement de lutter contre le grand banditisme et le terrorisme.

En advenant dans un contexte erratique fruit des héritages de la barbarie, la mutation très rapide de toutes les sociétés civiles a fait monter un très grand problème de "maintien de l'ordre". Il est devenu pour longtemps un problème sociétal dominant (besoins très accrus), à la fois "interne et externe" aux nations, étant donné la "mondialisation" de beaucoup d'attributs de nos sociétés civiles.

De plus, en renforcement du point précédent, dans nos sociétés de "pays très développés" la mutation fait croître une population nécessairement "oisive", avec diverses causes. Les dérives "barbares" liées à cette oisiveté sont un des aspect du "problème sociétal interne", débordant sur les aspects externes.

Rien de tout cela ne peut-être obtenu sans "les moyens macroscopiques nécessaires" ce qui nous renvoie à la dominance et au "verrou" liés au rôle joué par la monnaie, et aussi motive les propositions très fondamentales faites dans ce blog (voir ci-dessus et ailleurs ce qui concerne les "besoins minimaux")

Dans la montée progressive de la conscience collective "civilisée", la qualité des rapports individuels quotidiens est le ferment absolument nécessaire.

Alors, à quand "la société sans clés" ?

...

Des perles de connaissance, des ouvertures vers des pensées et des idées.

Il y a des mots "puissants", qui bien sûr enrichissent le langage, mais qui sont aussi fortement structurant du paradigme personnel, ils sont générateurs de liberté de penser et ouvrant des perspectives, avec à accepter ou à rejeter la sémantique qu'ils portent.

La vérité est comme une orange, elle offre des points de vue différents, voire opposés.

Trop de conflits, parfois brutaux, sont issus d'une vision partielle.

C'est une vérité dont il faut se pénétrer, vérité peut-être non sujette à points de vue.

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