CLARTEREAL

Des idées pour une perspective sociétale meilleure ...


Rompre avec le passéisme financier et politique

Ne pas aller vers des lendemains qui déchanteront pour tout le monde

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Il y a des évolutions nécessaires, en rupture avec la passé (et le présent), sauf à "vouloir absolument", dans une attitude hors de toute idée humaniste, aller, comme c'est déjà commencé, vers une certitude de faire émerger des sociétés civiles dans lesquelles en plus de la misère, l'anarchie et l'insécurité vont rendre la vie de tous très problématique, avec un recul de civilisation très accentué, voire décadent.

Nous le savons "collectivement" depuis déjà longtemps et les prises de consciences sont de nos jours très largement exprimées (dans des écrits, des discours, ou dans la rue), le monde politique et le monde financier tels que nous les connaissons sont "globalement rejetés" par une majorité. La rupture est devenue nécessaire, à un moment clé de notre histoire.

Les idées exprimées dans ce qui suit concernent très pragmatiquement les problèmes sociétaux les plus actuels et les plus dangereux car orientant le futur pour longtemps, futur immédiat et plus lointain.

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Des idées fausses sur la dévaluation de la monnaie

Nous vivons quasiment tous (trop rares sont ceux qui sont "sortis du moule") avec cette idée fausse : "plus on fabrique de la monnaie et plus elle perd de la valeur", c'est-à-dire que "augmenter la quantité de monnaie c'est dévaluer".

Les banquiers nous ont entretenus dans cette idée fausse et on caché leur activité de "fabricant de monnaie", alors que cela aurait dû être public depuis très longtemps.

Les "allègements quantitatifs" (QE) démontrent facilement qu'il n'y a plus de corrélation systématique entre "fabriquer beaucoup de monnaie" et "dévaluer". De nos jours les parités entre monnaies sont plutôt liées "au trading sur les monnaies", avec là une spéculation pouvant devenir dramatique, avec "baisse de la valeur des monnaies", une "dévaluation" qui n'a pas sa source dans l'augmentation de la quantité ("en vendre beaucoup" est une des clés).

Au point où nous en sommes, il est clair que les banques centrales nous ont bien montré que "créer des très grandes quantités de monnaie" ne présente aucun danger "intrinsèque".

La "création de grande quantités de monnaie" est évoquée ici parce que c'est une voie déjà utilisée dans des situations difficiles, liées aux endettements des nations, mais, au regard des masses monétaires existantes, elle pourrait n'être pas vraiment nécessaire.

A partir de là, il faut bien voir que le pouvoir politique a tous les moyens de légiférer au profit des sociétés civiles, en modifiant le paradigme financier, sans pour autant léser gravement l'économie financière, qui a par ailleurs trop profité de l'ignorance entretenue chez tous, y compris et en première ligne dans la classe politique.

Endettements et sortie nécessaire du passéisme financier

Le remboursement des dettes nationales est devenu impossible en chargeant les sociétés civiles de toutes les contraintes et nous vivons là dans un déni permanent.

Le niveau atteint est trop élevé, situation bien banale pour une entreprise ou un ménage. Mais, il n'est pas possible de "détruire une nation", comme par exemple pour une entreprise en faillite trop avancée, il faut envisager (comme pour un ménage) soit une "remise totale ou partielle de dette", soit, solution préférable dans le cas spécifique des nations (et préférable pour les créanciers), de faire supporter le remboursement par les banques centrales, sans dévaluer les monnaies (politiques monétaires non conventionnelles). Cette dernière solution est devenue incontournable et on notera que les USA s'y sont déjà partiellement engagés.

Un premier point est devenu certain, dit de toute part par des experts très crédibles mais aussi "évident sauf à rester dans le déni", la voie des "mesures de rigueur à l'encontre de la société civile" est un "non-sens économique" car elle ne permet pas ce qu'elle prétend obtenir. Elle est très directement liée à une "contrainte financière banale", banalement "antisociétale", banalement dans un paradigme financier pluriséculaire complètement dépassé, banalement aussi précipitant les sociétés civiles dans des vécus extrêmement dramatiques, pour tout le monde.

Seule une "croissance très forte", devenue impossible, permettrait de "rester dans le schéma banal" sans casse sociétale.

Dans toutes les manières "réalistes" d'aborder le problème, les dettes nationales ne seront pas remboursées par cette voie. Elles ne peuvent plus l'être avec les mesures de rigueur envisagées, en tout réalisme de l'impossible croissance avec la destruction en profondeur des sociétés civiles, donc avec des nations définitivement hors-course pour la compétitivité économique nécessaire, avec des économies nationales tellement affaiblies que les recettes des Etats vont s'écrouler et que la voie de l'emprunt sera encore et toujours nécessaire, de plus en plus nécessaire, et donc que la dette ne peut pas être résorbée par la voie des mesures de rigueur.

Un tel discours est lassant, tellement il ne fait que dire et redire ce que tout le monde sait : un endettement trop important ne peut plus être rattrappé. Au niveau "d'une nation", faudra-t-il envisager d'être racheté "à l'euro symbolique" par quelque géant de la finance pouvant alors négocier avec "ses pairs" et contraindre la société civile à un travail d'esclave "ad vitam aeternam" ?

A y regarder de près, c'est quasiment le scénario qui se construit, avec "le secteur privé de plus en plus propriétaire de tout ce qui est logiquement public".

Mais ça ne marche toujours pas.

La société civile moderne est trop fragile, économiquement et techniquement. Elle a besoin de consommateurs en très grande quantité, elle a besoin des moyens techniques stables et efficaces pour garantir la qualité des biens et leur acheminement sur les lieux de consommation. Elle ne peut pas "asservir des malheureux" et en faire des rouages efficaces et productifs.

N'est-ce pas que c'est lassant, lassant à lire aussi ? Tout cela est encore très évident pour tout le monde.

Alors quoi encore ? Mais "les riches vont vivre dans un nouveau monde", redevenu "féodal". Faut-il là encore le décrire ? Ce monde là n'est plus possible, il y aura "avant" l'avènement d'une des deux éventualités décrites ci-dessous.

Soit, enfin, "la raison la plus banale l'emporte" (pas besoin d'être des génies) et "le déni s'arrête". On entre alors d'urgence dans des "schémas sociétalement acceptables" et "acceptables pour tous", et dans les actions politiques préparatoires, avec obligation de résultats, et, dans les seuls schémas possibles l'intervention appropriée des banques centrales est nécessaire, avec à légiférer pour en pérenniser les mécanismes.

Soit le déni perdure et à tout moment la révolte peut monter, avec la certitude de son explosion, d'autant plus brutale que la dégradation de la société civile sera plus avancée. Tout le monde y perdra, les plus favorisés certainement plus car ayant beaucoup plus à perdre.

L'ère du courage politique

Alors comment sortir du drame inéluctable ?

Une ére de "courage politique" est advenue : il n'est plus possible de ne faire que le bilan des sondages, avec par ci par là des retouches dans les discours pour raccoler tel ou tel segment de l'électorat.

Si les nécessités de changements adaptés du paradigme financier ne se font jour que très récemment, le rejet sociétal des postures politiques est lui très clair depuis déjà très longtemps.

Il appartient aussi à l'électorat de se manifester à temps par des revendications plus fermes de projets en accord avec les enjeux sociétaux actuels, enjeux en rupture profonde avec ce que le passé a toujours fait dramatiquement monter, rupture nécessaire depuis assez longtemps, rupture aujourd'hui possible avec les acquis d'une civilisation qui maîtrise si bien les situations complexes si la volonté d'agir est présente.

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